L’Irak connait actuellement une véritable spirale de violence. Une série d'attaques
a fait lundi au moins 58 morts et près de 200 blessés dans le pays où les violences
quotidiennes ont atteint un niveau qui rappelle celui des années 2006-2007. Ces attentats
visaient essentiellement la communauté chiite de Bagdad et des alentours. Le bilan
des victimes de ces deux derniers mois avoisine les mille morts.
Les attentats
ont redoublé d'intensité depuis qu'un rassemblement de sunnites fin avril a été réprimé
dans la violence par les forces de l'ordre irakiennes. Les sunnites, minoritaires
dans le pays, manifestent depuis plusieurs mois. Ils s'estiment marginalisés par le
gouvernement chiite de Nouri al-Maliki.
Mgr Louis Sako, le Patriarche de Babylone
des Chaldéens participait la semaine dernière à Beyrouth, au Liban, à un congrès sur
la situation des chrétiens au Moyen-Orient. Devant l’assemblée il a souligné la nécessité
pour les chrétiens de ne pas s’en tenir seulement aux paroles mais de mettre en place
des stratégies. Il a également évoqué ce regain de violence en Irak entre sunnites
et chiites et la déstabilisation de son pays par le conflit syrien. Mgr Louis Sako
joint par Hélène Destombes
Mgr
Sako a adressé la semaine dernière une lettre au clergé de son Eglise rappelant qu’il
n’existe ni majorité ni minorité dans l’Eglise. L'attachement aux racines ethniques
et culturelles chaldéennes ne doit pas devenir un culte fanatique de l’identité nationale
si l’on ne veut pas obscurcir la catholicité de l’Eglise a-t-il souligné. Dans ce
texte, cité par l’Agence Fides, le Patriarche décrit l’Eglise chaldéenne comme une
réalité « blessée » et « dispersée », indiquant parmi les causes de cette condition
déplorable la déstabilisation du pays suite à la chute du régime de Saddam Hussein
et « la fuite d’un certain nombre de prêtres en Occident, dont certains sont passés
à d’autres Eglises ».