2013-05-28 08:19:52

Les drones, de la défense aux critiques


Avec l’apparition de la guerre contre le terrorisme lancée au lendemain des attentats du 11- Septembre, le grand public a fait connaissance avec les drones, ces appareils volant de toutes tailles utilisés soit pour le renseignement, soit pour l’attaque de cibles au sol.

Leur utilisation par les Etats-Unis pour éliminer des terroristes suscite bien des réserves pour ne pas dire des critiques, de la part notamment des Etats comme le Pakistan, théâtre de nombreuses attaques de drones, mais aussi de la part d’organisations de défense des droits de l’Homme. Le débat est vif est le gouvernement américain se retrouve en première ligne, surtout en ce qui concerne les assassinats ciblés.

Les explications de Xavier Sartre : RealAudioMP3


« On a des témoignages précis liés au fait que bon nombre de victimes sont des civils qui n’ont rien à voir avec les combats en cours entre les Etats-Unis et Al Qaeda. C’est très grave pour les civils qui sont rarement indemnisés » s’indigne Jean-Marie Fardeau, directeur France de Human Rights Watch. Il craint en plus des « des conséquences en termes de radicalisation de cette population qui estime qu’elle peut se venger des Etats-Unis. »


Révision de la stratégie américaine

Les ONG demandent en particulier que la CIA ne soit plus habilitée à gérer ces appareils, mais le Ministère de la Défense à sa place. En effet, « si c’était le Ministère de la Défense qui était responsable il devrait davantage rendre des comptes, justifier la manière dont les Etats-Unis respectent le droit international humanitaire en utilisant ces drones ». Cela conduirait à plus de transparence et à plus d’enquêtes.


Les Etats-Unis sont en train de créer un précédent

« Pourquoi pas demain des Russes qui justifieraient l’exécution d’un Tchéchène en Europe sous prétexte que les Etats-Unis font la même chose au Pakistan et au Yémen ? » se demande Jean-Marie Fardeau, qui appelle les Etats-Unis à plus de clarté dans leur doctrine et au respect des normes internationales. Sans quoi, la dérive risque de se généraliser dans le monde entier.



Et les ONG ont été semble-t-il entendues puisque le 23 mai Barack Obama a signé un nouveau mémorandum précisant et encadrant les frappes de drones à l’étranger. Les personnes visées doivent représenter une menace imminente contre les Etats-Unis et ne pas être capturables facilement. Malgré ces précisions, une réflexion plus globale sur l’utilisation des drones par l’ensemble de la communauté internationale apparait nécessaire.


Influence potentielle de l’Union Européenne

Nils Melzer, conseiller au centre de Genève pour la politique de sécurité, insiste sur la « politique cohérente » que doit poursuivre l’Europe si elle veut servir de « contrepoids à la politique américaine ». Aussi, la tradition européenne en termes de « droits de l’homme, humanitaire, contrôle démocratique des armées » doit être assumée.

Et l’Eglise a également son mot à dire. Les évêques américains ont aussi envoyé une lettre à l’administration Obama pour demander un meilleur encadrement de ces frappes de drones.
Toutes ces pressions semblent avoir payé mais nous n’en sommes qu’au début du développement des drones dans le champ militaire.




Photo : une manifestation anti-drones, le 23 mai dernier à Washington








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