« Suivre Jésus c’est obtenir tant de belles choses mais après avoir été persécuté
» : le pape François est revenu mardi matin dans son homélie sur la manière dont on
suit le Christ. Lors de la messe célébrée en la chapelle de la Maison Sainte-Marthe,
aux côté de Mgr Fisichella, président du Conseil pontifical pour la nouvelle évangélisation,
et de Mgr Ruiz Arenas, le secrétaire du dicastère, le Pape a livré une réflexion sur
la manière dont chaque croyant suit le Christ.
Suivre Jésus au plus profond
de soi, sans se laisser aller à la superficialité, c’est emprunter une voie semée
de difficultés qui vont jusqu’aux persécutions, motivées par le fait que l’esprit
du monde ne tolère pas cet engagement profond qui caractérise les chrétiens. C’est
en substance le message que le Pape a voulu transmettre devant des prêtres du Conseil
pontifical pour la nouvelle évangélisation et des employés de la centrale thermoélectrique
et du laboratoire de menuiserie du Gouvernorat.
Suivre Jésus c’est
ne pas faire carrière
La voie du Seigneur « est une voie d’abaissement,
une route qui finit sur la Croix. Il y aura donc toujours des persécutions et des
difficultés » prévient le Pape, rappelant que le Christ lui-même a emprunté cette
voie. Il ne s’agit pas de suivre la voie de la mondanité qui est une tentation bien
répandue parmi les chrétiens, a regretté le Pape.
« Suivre Jésus, oui, mais
jusqu’à un certain point. Suivre Jésus comme une forme culturelle : je suis chrétien,
j’ai cette culture mais sans s’engager sur sa voie » a constaté le Pape. « L’Eglise
est pleine » de cette tentation de suivre le Christ pour obtenir seulement plus de
pouvoir ; sans oublier les empereurs, tant de gouvernants et tant de personnes. François
n’épargne pas non plus les clercs : « et même quelques-uns, je ne veux pas dire tant
mais quelques-uns, des prêtres, quelques évêques non ? quelques-uns dis-je, pensent
que suivre Jésus c’est faire carrière. »
Or, « on ne peut pas enlever la Croix
de la route de Jésus. Elle est toujours là » a prévenu le Pape. Ce fait, « l’esprit
du monde ne le tolère pas » affirme-t-il. « Pensez à Mère Teresa, a donné en exemple
François : que dit l’esprit du monde de Mère Teresa ? ah, la Bienheureuse Teresa est
une belle femme, elle a fait tant de belles choses pour les autres. L’esprit du monde
ne dit jamais que la Bienheureuse Teresa était en adoration pendant des heures tous
les jours. Jamais ! il réduit l’activité chrétienne à l’action sociale, comme si l’existence
chrétienne était un vernis, une patine. L’annonce de Jésus n’est pas une patine :
elle va jusqu’aux os, au cœur, elle va en notre sein et nous change. Et cela, l’esprit
du monde ne le tolère pas et c’est pour cela qu’il y a des persécutions. »