Chrétiens discriminés : une atteinte envers la société
Quand un chrétien est discriminé, c’est toute la société qui ressent cette discrimination.
C’est en substance l’idée développée par Mgr Toso, secrétaire du Conseil pontificial
Justice et Paix lors dans son discours devant les participants à la conférence sur
la tolérance et la non-discrimination promue l’OSCE, l’Organisation de Sécurité et
de Coopération en Europe qui s’est tenue à Tirana, en Albanie. Il est intervenu il
y a quelques jours à la tribune, devançant Mgr Tomasi, le représentant du Saint-Siège
près les Nations Unies à Genève, qui rappelait lundi devant le conseil des droits
de l’Homme que les premières victimes des atteintes à la liberté religieuse étaient
les chrétiens.
Dix-sept siècles après la promulgation par l’empereur Constantin
de l’édit de Milan qui libéralisait les consciences et mettait un terme aux persécutions
qui visaient les chrétiens dans l’empire romain, force est de constater que les «
épisodes d’intolérance et de discrimination envers les chrétiens non seulement n’ont
pas diminué mais ont augmenté ». Parmi les problèmes de plus en plus rencontrés par
les communautés, celle de la marginalisation.
Marginalisation des chrétiens
Mgr
Toso note que la différence entre « la croyance religieuse et la pratique religieuse
» est de plus en plus criante. « Il est souvent rappelé aux chrétiens, dans le débat
public, (et de plus en plus dans les tribunaux), qu’ils peuvent croire tout ce qu’ils
veulent dans leur maison ou dans leur tête, et qu’ils peuvent rendre leur culte comme
ils le désirent dans leurs églises privées, mais qu’ils ne peuvent pas agir sur la
base de ces croyances en public ». Selon le prélat il s’agit « d’une distorsion délibérée
et d’une limitation de ce que signifie vraiment la liberté religieuse ».
Ces
limitations agissent dans deux domaines bien précis, détaille le secrétaire du Conseil
pontifical Justice et Paix. Le premier est « l’intolérance envers le discours chrétien
». Le second concerne celui de la « conscience chrétienne », principalement dans le
domaine professionnel. « Dans toute l’Europe, il existe de nombreux cas de chrétiens
éloignés de leur lieu de travail seulement parce qu’ils ont cherché d’agir selon leur
conscience. ». Mgr Toso a également mentionné les actes de vandalisme dont sont la
cible des lieux de culte.
Le Saint-Siège demande donc à l’OSCE que les discriminations
envers les chrétiens, même là où ils représentent la majorité, « soient considérées
comme une grave menace envers la société entière et qu’elles soient combattues de
la même manière que le sont l’antisémitisme ou l’islamophobie ».