« La crise économique et sociale rend encore plus urgent de repenser et remettre en
lumière la vérité et l’actualité du magistère social de l’Eglise ». Déclaration du
pape ce samedi matin au Vatican. François recevait en audience les membres de Centesimus
Annus, réunis ces derniers jours à Rome pour un congrès international. Pendant deux
jours, ils ont réfléchi sur un thème qu’ils perçoivent comme une priorité pour le
XXIème siècle, à savoir « Repenser la solidarité pour l’emploi ». Une
priorité également pour le pape François. Le compte-rendu de Marie Duhamel
Ce
n’est plus seulement le Sud qui a un problème, mais le monde entier. Le manque et
la perte de l’emploi, « le chômage sont un phénomène qui fait tache d’huile dans de
vastes zone du monde occidental et accroît de manière préoccupante les confins de
la pauvreté ». Le constat est dressé par le pape en personne. Or, pour le pape,
il n’y a pas « pire pauvreté matérielle que celle qui prive une personne de son gagne-pain,
et de la dignité du travail ». Dès lors, repenser la solidarité ne doit plus être
conçu comme « une simple assistance à l’égard des plus pauvres, mais comme la reconsidération
globale d’un système », pour le réformer et le corriger afin qu’il soit « cohérent
avec les droits fondamentaux de l’homme ».
Quelque chose est dû à l’homme,
la possibilité de vivre dignement
Pour le pape, la crise n’est pas qu’économico-financière,
ses racines sont éthiques et anthropologiques. « Suivre les idoles, le profit, l’argent,
les placer au-dessus de la personne humaine est devenu, regrette-t-il, une norme fondamentale
de fonctionnement, un critère décisif d’organisation ». On a oublié et on oublie encore
qu’au-delà des affaires, de la logique de marché, il y a l’être humain, déplore-t-il.
Pourtant « quelque chose lui est dû, en vertu de sa dignité profonde ». François estime
qu’on devrait lui offrir la possibilité de « vivre dignement et de participer activement
au bien commun ». Nous devons, conclut-il, remettre l’homme au centre, revenir à une
vision plus éthique des activités et des rapports humains, « sans jamais avoir peur
de perdre quelque chose ».
Centesimus Annus est une fondation instituée il
y a 20 ans par Jean Paul II pour l’anniversaire de Rerum Novarum et qui œuvre à la
promotion de la doctrine sociale de l’Eglise.