Le 25 mai 1963, 32 chefs d'Etats africains créaient l'Organisation de l'Unité africaine,
autour de l'idéal du panafricanisme. L'OUA, qui fut vivement critiquée pendant ses
39 années d'existence pour son impuissance à résoudre les conflits sur le continent,
a cédé la place en 2002 à l'Union africaine avec pour ambition de devenir un outil
d'intégration, de stabilité et de développement plus efficace.
A l’occasion
de ce 50ème anniversaire, un sommet extraordinaire des chefs d’Etat a été convoqué
à Addis-Abeba, la capitale éthiopienne, sur le thème : « Panafricanisme et renaissance
africaine ». L’objectif de cette rencontre est de définir une feuille de route pour
les 50 prochaines années.
Nkosazana Dlamini-Zuma, la nouvelle présidente de
la commission de l’UA, se veut plutôt optimiste quant à la réalisation de nombreux
projets de développement sur le continent.
Comment fonctionne aujourd’hui
l'organisation panafricaine ? Pascal Airault est journaliste à la revue Jeune
Afrique
Pour Pascal
Airault, bien qu'on « accuse l'Union Africaine d’être un syndicat des présidents africains,
d'une certaine impuissance à gérer les crises, de ne pas assez promouvoir les projets
de développement économiques », cette institution a enregistré des succès en matière
de règlement des crises : « [elle] a permis au Darfour de s’interposer entre les forces
belligérantes en 2004 ; ses médiations en Côte d’Ivoire, bien que critiquées, ont
aussi permis d’éviter que la crise militaire soit plus violente. » La nouvelle présidente
de l'UA met en avant les projets et le développement à venir des infrastructures dans
toute l’Afrique.
Une institution encore peu visible aux yeux des Africains
Selon le journaliste, il s’agit bien d’un problème de visibilité puisque
« l’UA a été surtout connue ces dernières années pour son action sur les crises »
alors que les autres activités, comme la Cour africaine des Droits de l’Homme, le
Parlement inter-africain et les projets d’infrastructure n’ont été que peu médiatisées.
Une pratique qui devrait changer au cours des prochaines années ou décennies.
Pas
de comparaison possible avec l’Union Européenne
Toute comparaison de l'UA
avec l'Union Européenne serait vaine, dans la mesure où celle-ci bénéficie de beaucoup
plus de moyens (5000 fonctionnaires et des financements importants pour l'UE). L’UA,
en revanche « reste une structure assez légère : 800 fonctionnaires, un certain nombre
de structures et des financements assez limités ». Pascal Airault rappelle que
les deux principales sources de financement de l’Union étaient jusqu’à récemment les
partenaires extérieurs et la Libye. De ce fait, « quand Kadhafi est tombé, s’est posé
un problème de financement. »
Pour financer ses projets, l’UA se tourne donc
aujourd'hui vers de nouveaux partenaires comme la Chine, l’Inde et un certain nombre
de nouveaux pays émergents qui commencent à financer des projets. De quoi rester
optimiste sur les futures potentialités de l’Union Africaine.
Propos
recueillis par Thomas Chabolle
(Photo : Nkosazana Dlamini-Zuma, présidente
de la commission de l’UA)