2013-05-24 08:32:52

Union africaine, 50 ans après


Le 25 mai 1963, 32 chefs d'Etats africains créaient l'Organisation de l'Unité africaine, autour de l'idéal du panafricanisme. L'OUA, qui fut vivement critiquée pendant ses 39 années d'existence pour son impuissance à résoudre les conflits sur le continent, a cédé la place en 2002 à l'Union africaine avec pour ambition de devenir un outil d'intégration, de stabilité et de développement plus efficace.

A l’occasion de ce 50ème anniversaire, un sommet extraordinaire des chefs d’Etat a été convoqué à Addis-Abeba, la capitale éthiopienne, sur le thème : « Panafricanisme et renaissance africaine ». L’objectif de cette rencontre est de définir une feuille de route pour les 50 prochaines années.

Nkosazana Dlamini-Zuma, la nouvelle présidente de la commission de l’UA, se veut plutôt optimiste quant à la réalisation de nombreux projets de développement sur le continent.

Comment fonctionne aujourd’hui l'organisation panafricaine ? Pascal Airault est journaliste à la revue Jeune Afrique RealAudioMP3


Pour Pascal Airault, bien qu'on « accuse l'Union Africaine d’être un syndicat des présidents africains, d'une certaine impuissance à gérer les crises, de ne pas assez promouvoir les projets de développement économiques », cette institution a enregistré des succès en matière de règlement des crises : « [elle] a permis au Darfour de s’interposer entre les forces belligérantes en 2004 ; ses médiations en Côte d’Ivoire, bien que critiquées, ont aussi permis d’éviter que la crise militaire soit plus violente. » La nouvelle présidente de l'UA met en avant les projets et le développement à venir des infrastructures dans toute l’Afrique.

Une institution encore peu visible aux yeux des Africains

Selon le journaliste, il s’agit bien d’un problème de visibilité puisque « l’UA a été surtout connue ces dernières années pour son action sur les crises » alors que les autres activités, comme la Cour africaine des Droits de l’Homme, le Parlement inter-africain et les projets d’infrastructure n’ont été que peu médiatisées. Une pratique qui devrait changer au cours des prochaines années ou décennies.

Pas de comparaison possible avec l’Union Européenne

Toute comparaison de l'UA avec l'Union Européenne serait vaine, dans la mesure où celle-ci bénéficie de beaucoup plus de moyens (5000 fonctionnaires et des financements importants pour l'UE). L’UA, en revanche « reste une structure assez légère : 800 fonctionnaires, un certain nombre de structures et des financements assez limités ».
Pascal Airault rappelle que les deux principales sources de financement de l’Union étaient jusqu’à récemment les partenaires extérieurs et la Libye. De ce fait, « quand Kadhafi est tombé, s’est posé un problème de financement. »

Pour financer ses projets, l’UA se tourne donc aujourd'hui vers de nouveaux partenaires comme la Chine, l’Inde et un certain nombre de nouveaux pays émergents qui commencent à financer des projets. De quoi rester optimiste sur les futures potentialités de l’Union Africaine.


Propos recueillis par Thomas Chabolle

(Photo : Nkosazana Dlamini-Zuma, présidente de la commission de l’UA)







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