2013-05-24 14:33:34

Le pape argentin à l'écoute des problématiques européennes


Assemblée plénière de la Comece à Rome. Au lendemain de leur rencontre de travail, les membres de la présidence de la Commission des Episcopats de la Communauté européenne ont été reçus par le pape ce jeudi midi, et à sa demande.

Plusieurs évêques ont participé à cette audience. La délégations était conduite par le président de la Comece, le cardinal Reinhard Marx, archevêque de Munich, mais également un des 8 conseillers nommés par le pape François pour l’assister afin de réformer la Curie. Le secrétaire général de la commission, le père irlandais Patrick Daly, ainsi que les trois vice-présidents de la Comece l’accompagnaient : Mgr Gianni Ambrosio, l’évêque italien de Piacenza-Bobbio, Mgr Virgil Bercea, l’évêque roumain d’Oradea Mare et l’évêque titulaire de Ypres et l’évêque auxiliaire de Malines- Bruxelles.

Monseigneur Jean Kockerols nous raconte dans quel contexte s’est déroulée cette audience et nous livre ses impressions après sa première rencontre avec le pape RealAudioMP3

Lors de cette audience, le cardinal Reinhard Marx a d’abord brièvement présenté la commission qu’il préside au pape François, originaire d’Amérique latine et depuis peu évêque de Rome. Le cardinal Marx a ainsi retracé l’histoire de la Comece, sa naissance, ses accomplissements et ses objectifs. Le père Patrick Daly secrétaire générale de la Comece RealAudioMP3

La crise économique et ses conséquences sur les jeunes, les migrants et les pauvres fut au cœur de l’entretien du pape et des responsables de la Comece, mais ce ne furent pas les seuls sujets abordés par les membres de la Commission des Episcopats de la Communauté européenne. La prochaine assemblée générale de la Comece s’intéressera à la question de l’accueil de migrants européens qui se déplacent au sein de l’Union européenne. Mgr Bercea, l’évêque d’Oradea Mare, a expliqué la situation très particulière de son pays, puisque 5 millions de Roumain vivent en dehors de la Roumanie. Chacun a pu prendre la parole.

Dans sa brève intervention, Monseigneur Jean Kockerols a, lui, tenu à parler du projet européen au pape « Osons nous encore croire en l’europe ? » RealAudioMP3


C’est le défi de la catholicité, comment vivre unis dans un respect infini de nos diversités ? Comment vivre une solidarité vraie et affective, tout en respectant une subsidiarité les compétences locales de chaque nations et de chaque régions.
Autre défi en Europe occidentale et « en particulier dans nos métropoles » ? La rencontre en Europe des religions, « avec ceux qui ne confessent pas le Christ ». « Tout cela reste encore très embryonnaire », explique Mgr Kockerols.

« Une analyse générale sur une prétendue christianophobie serait une erreur »

« Christianophobie », le néologisme se fait toujours plus récurrent. Y-a-il une persécution des chrétiens en Europe ? A cette question, l’évêque auxiliaire de Malines-Bruxelles se montre prudent. « Je pense ce que serait une erreur de se focaliser sur des comportements effectivement christianophobes de la part de certaines personnes. Faire une analyse générale sur ce registre de prétendue christianophobie, je pense que ce serait une erreur. Comme dirait le cardinal Vingt-Trois à Paris, il y a d’abord un tel gouffre culturel entre le monde sécularisé et le monde chrétien qu’il y a surtout une incompréhension réciproque. Une grande difficulté à se comprendre, à s’entendre ne serait qu’au niveau du vocabulaire et des images utilisées. »

Le 30 mai prochain, comme le prévoit l’article 17 du Traité fondamental de l’Union européenne, les responsables européens (José Manuel Baroso, le président de la commission européenne, Martin Schulz, le président du parlement et Herman Van Rompuyi, le président du conseil européen) rencontreront les dignitaires des grandes religions à Bruxelles. Du côté de l’Union européenne, « il y a une disponibilité et des attentes. Nous avons à parler. Nous ne devons pas nous taire. ». Selon Mgr Kockerols, les institutions européennes sont conscientes du rôle que peuvent jouer les grandes religions et en particulier les églises chrétiennes « dans le développement d’un sentiment d’appartenance ».

L'UE a quelque chose à dire au monde en tant que continent uni et que pays réconciliés

« Les églises ont un langage fort à tenir », explique–t-il sur la construction européenne qui doit aller bien au-delà d’une union économique et transfrontalière qui gère le buisines. « Au-delà des questions économiques, la construction de l’Europe repose sur des valeurs, une histoire, un passé commun. Il faut rendre une âme à l’Europe » et osez croire, poursuit l’évêque belge, au projet des pères fondateurs. « Un projet qui vise à la construction d’un monde meilleur. On ne construit pas l’Europe pour nous-même. L’Union européenne a pour finalité de contribuer à un monde meilleur. Nous avons quelque chose à dire au monde en tant que continent uni et en tant que pays réconciliés ».


Le pape s'est montré très intéressé par ces problématiques. Quel furent ces mots d’encouragement ? A entendre tant Monseigneur Jean Kockerols RealAudioMP3 que le père Daly RealAudioMP3 , cela se résume en deux mots : patience et courage.








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