Le pape François invite l'Eglise à retrouver la fraîcheur de ses origines
Le pape François a présidé une célébration de la profession de foi avec les évêques
italiens, jeudi soir en la basilique Saint-Pierre, dans le cadre de l'Année de la
foi. L’épiscopat italien est réuni au Vatican pour sa 65° assemblée générale. C’était
la première rencontre du nouvel évêque de Rome avec l’ensemble de « sa » Conférence
épiscopale. Voulue par le Conseil permanent de l’épiscopat italien, la célébration
solennelle s'est déroulée sous la forme d’une liturgie de la parole.
L’Episcopat
italien vient de compléter ses visites ad limina entamées sous Benoît XVI et achevées
sous le nouveau pontificat. Des visites qui ont permis de brosser le portrait d’une
Eglise fortement enracinée dans son territoire, attentive aux besoins de la population
mais confrontée au défi de la sécularisation, et qui s’efforce d’aller aux racines
de la foi. « Une Eglise – a affirmé l’archevêque de Pérouse – qui a un sourire jeune,
un regard d’adulte, et les infirmités d’un vieillard ». L’Italie, selon les évêques,
a besoin d’une ré-évangélisation, d’une éducation à la foi à tous les niveaux. D’où
l’importance de cette « professio fidei » avec le nouveau pape.
Obéissance
et don de soi jusqu'au martyre
Et c’est une méditation exigeante que le
Souverain pontife a prononcée. Il a rappelé que les évêques ne doivent pas être l’expression
d’une structure ou d’une organisation nécessaire, mais le signe de la présence et
de l’action du Seigneur. L’amour et la fidélité au Christ sont la mesure authentique
du service ecclésial qui s’exprime par la disponibilité à l’obéissance et au don de
soi jusqu’au martyre pour l’Evangile et pour l’Eglise.
Le pape François a
mis en garde les évêques contre le risque de devenir des pasteurs tièdes, distraits,
impatients ; contre les séductions du carriérisme et de l’argent et contre les compromis
avec l’esprit du monde ; mais aussi contre la paresse qui les transforme en fonctionnaires
plus soucieux d'eux-mêmes, de l’organisation et des structures que du bien du peuple
de Dieu. Ceux-là – a-t-il averti - risquent de renier le Seigneur même lorsqu’ils
parlent en Son nom et de troubler la sainteté de l’Eglise hiérarchique en la rendant
moins féconde.
Satan profite de nos frustrations pour nous isoler dans
l'amertume
Une fois encore, le Saint-Père a souligné que le Diable profite
de notre désarroi et de nos frustrations pour nous isoler dans l’amertume, les récriminations
et le découragement. Au contraire Jésus ne nous abandonne pas à nos remords ; Il nous
fait passer de la désagrégation de la honte au tissu de la confiance. Le pape François
a exhorté les évêques à prendre résolument la tête de leur troupeau et à mettre de
côté toute suffisance pour être à l’écoute des humbles. Il a demandé à Marie de les
libérer de l’idolâtrie du présent et de les aider à retrouver la fraîcheur des origines,
pour une Eglise priante et pénitente ; de les secouer de la torpeur de la paresse,
de la mesquinerie et du défaitisme pour redécouvrir la joie d’une Eglise servante,
humble et fraternelle, libérée de ses lourdeurs, de la tristesse et de l’impatience.