Le pape François a fustigé mardi soir le capitalisme sauvage qui a provoqué, selon
lui, la crise actuelle. Le Saint-Père effectuait une visite privée à la Casa Dono
di Maria, une maison d’accueil, située à deux pas de la place Saint-Pierre. Voulu
et inauguré par Jean-Paul II il y a 25 ans, en 1988, ce centre est situé sur le territoire
du Vatican mais ouvert sur la rue. Il est dirigé par les Religieuses Missionnaires
de la Charité, la congrégation fondée par Mère Teresa de Calcutta.
Chaque
jour, les religieuses secondées par des bénévoles, y distribuent, sans distinction
de nationalité ou de religion, de la nourriture à des centaines de pauvres et hébergent
des dizaines de femmes auxquelles elles assurent également une assistance médicale.
Des séminaristes y viennent pour y faire une expérience de service. Benoît XVI s’y
était lui aussi rendu en 2008. Dans son discours, devant une assemblée de pauvres,
de religieuses et de bénévoles, le Souverain Pontife s’est attardé sur la signification
des trois mots qui composent le nom de cette institution.
Retrouver le sens
du don et de la gratuité
La "maison" incarne la plus précieuse
des richesses humaines : la rencontre, les relations entre personnes différentes qui
vivent ensemble et s’aident mutuellement. C’est un lieu décisif dans la vie - a-t-il
dit - les personnes y apprennent à recevoir et à donner de l’amour. Située au carrefour
entre l’Italie et le Vatican, cette structure constitue donc pour l’Eglise et la ville
de Rome une invitation à être comme une famille, ouverte à l’accueil et à la fraternité.
Le "don" veut dire que cette maison offre un soutien matériel et spirituel
à ceux qui en ont besoin mais aussi que ceux qui frappent à sa porte sont un don pour
cette maison et pour l’Eglise. Les pauvres offrent à ceux qui œuvrent en ce lieu la
possibilité de servir Jésus. Cette maison est une transparence lumineuse de la charité
de Dieu qui est un Père bon et miséricordieux. Le pape François a alors sévèrement
critiqué le capitalisme sauvage qui a introduit la logique du profit coûte que coûte,
du donner pour obtenir, de l’exploitation au détriment des personnes. Les résultats
nous les voyons dans la crise actuelle. Nous devons tous retrouver le sens du don,
de la gratuité et de la solidarité – a lancé le Saint-Père. Cette Maison est une école
de charité qui enseigne à aller vers les personnes, par amour et pas par intérêt.
Enfin "Marie" nous invite à vivre la charité, non pas comme une sorte
de devoir social mais à partir de l’amour de Dieu. Pour les chrétiens, l’amour du
prochain est l’expression la plus limpide de l’amour de Dieu. Ici, on essaye d’aimer
son prochain mais aussi de se laisser aimer par lui.
Bénévole à la Casa
Dono di Maria chaque vendredi, Ascagna Baldaseronne faisait partie des
personnes présentes lors de la visite du Pape. Elle réagit au micro de Jean-Baptiste
Cocagne.