- Algérie: La saisie de deux quotidiens annonçant une détérioration de l’état de santé
du président Abdelaziz Bouteflika a permis lundi à la presse algérienne de rebondir
sur ce dossier en dénonçant le silence imposé par les autorités sur ce sujet tabou. M.
Aboud, le propriétaire des deux journaux saisis, fait l’objet d’une information judiciaire
pour atteinte à la sécurité de l’Etat en raison des informations qu’il a publiées
sur la santé du président algérien, hospitalisé en France depuis le 27 avril. La majorité
des journaux sont critiques envers les poursuites judiciaires lancées dimanche contre
M. Aboud et envers le ministère de la Communication qui a démenti toute "ensure"de
ses deux numéros. Dans un autre dossier, quatorze Maliens, membres du Mouvement
national de libération de l’Azawad,ont été condamnés dimanche en Algérie à 20 ans
de prison pour trafic d’armes et entrée illégale dans le pays. Les accusés avaient
été arrêtés au sud de la ville de Djanet, à 2.000 km au sud-est d’Alger en janvier
2012, au début de la guerre au Mali, au moment où ils venaient de franchir la frontière
algéro-nigérienne à bord d’un convoi de quatre véhicules tout-terrain chargés d’armes
en provenance de Libye. - Des affrontements ont opposé les rebelles du M23 et l’armée
lundi matin au nord de la ville de Goma, dans l’est de la République démocratique
du Congo. Ces affrontements se sont déroulés à 12 kilomètres au nord de Goma, la
capitale du Nord-Kivu que le M23 avait occupée une dizaine de jours fin novembre dernier. A
la suite de ces heurts, la Mission des Nations unies pour la stabilisation du Congo,
Monusco, a placé en alerte élevée son plan de défense de Goma, en alerte maximale
le plan de protection de l’aéroport, et des patrouilles aériennes sont prévues, c’est
en tout cas ce qu’a annoncé le commandant Vincent Tourny, porte-parole intérimaire
de la Monusco. Les Forces armées de la République démocratique du Congo auraient
réagi après une manœuvre des rebelles du M23 qui tentait de s’approcher d’un axe routier
au nord de Goma, selon une source militaire occidentale. - La police ougandaise
a effectué une descente dans les locaux de deux journaux et d’une station de radio
lundi, après la diffusion d’informations sur des dissensions dans l’armée à propos
d’un éventuel remplacement du président Yoweri Museveni par son fils. Ces opérations
de police surviennent après la publication dans les journaux d’une note confidentielle
du général David Sejusa Tinyefuza affirmant que le président Museveni préparait son
fils Muhoozi Kainerugaba pour lui succéder et prévoit d’assassiner les opposants à
ce projet. Plusieurs généraux, dont le chef de la police Kale Kayihura, le chef
d'Etat-major des armées Aronda Nyakirima et le frère de M. Museveni Salim Saleh, ont
condamné les affirmations du général Tinyefuza. Mais la principale personnalité
militaire du pays après le président lui-même, le général Elly Tumwine, s’est désolidarisé
d’eux, en affirmant qu’il ne fallait pas se précipiter pour condamner le général Tinyefuza.
Un autre général et ancien commandant en chef des armées, Greg Mugisha-Muntu, s’est
rallié à son point de vue. - Centrafrique: Au moins quatre personnes ont été tuées
dans un affrontement entre des hommes de l’ex-rébellion du Séléka et la police militaire,
dimanche à Bimbo à 10 km au sud de Bangui. Selon une source de la police militaire,
des éléments du Séléka ayant dérobé et caché quelques véhicules de particuliers dans
une concession à Bimbo ont refusé d’obtempérer aux ordres de la police militaire venue
récupérer ces véhicules. L’un d’entre eux, voulant se faire menaçant, a été abattu
par la police militaire. - Tunisie : Le calme était revenu lundi à Tunis, où policiers
et salafistes se sont affrontés la veille, et le gouvernement semblait lever l’ambiguïté
en se disant déterminé à lutter contre cette mouvance désormais qualifiée de terroriste. Les
heurts de dimanche y ont fait, selon le ministère de l’Intérieur, un mort parmi les
manifestants et 18 blessés dont quinze policiers. Le Premier ministre Ali Larayedh,
en déplacement au Qatar, a pour sa part indiqué qu’environ 200 personnes avaient été
arrêtées. Les violents heurts à Tunis ont éclaté lorsque le groupe salafiste a
appelé ses partisans à organiser ce rassemblement à la cité Ettadhamen. Des responsables
de l’opposition laïque d’ordinaire très critique d’Ennahda, parti au pouvoir, ont
salué la fermeté du gouvernement. De leur côté, des analystes soulignent que les
propos de M. Larayedh peuvent signifier un tournant. Dans les rangs des forces
de l’ordre, dont les syndicats se plaignaient fin avril et début mai de l’absence
de directives claires pour lutter contre les jihadistes, on se satisfait des ordres
reçus dimanche. - Egypte: Les autorités égyptiennes ont envoyé lundi des renforts
policiers dans le Sinaï, après l’enlèvement de sept membres des forces de l’ordre
et une attaque à l’arme lourde contre un camp de police dans cette région en proie
à une instabilité croissante. La sécurité dans le Sinaï s’est fortement dégradée
depuis le soulèvement qui a chassé du pouvoir le président Hosni Moubarak début 2011,
avec une multiplication d’enlèvements et d’attaques. Plusieurs postes de police
ont été la cible d’assauts menés par des hommes armés. - Mozambique: Les médecins
de ce pays ont relancé lundi une grève pour être mieux payés, accusant le gouvernement
de renier un engagement pris après neuf jours de grève en janvier en vue de doubler
les salaires. Le mois dernier, les salaires des médecins ont été relevés de 15%.
Mais les médecins réclameraient un salaire mensuel de base de 3.000 dollars, pour
compenser notamment de la cherté de la vie, contre 670 à 1.275 dollars proposés par
le gouvernement. Le Mozambique ne compte pas assez de médecins pour soigner sa
population. Ils sont au nombre de 1.200 dans les secteurs privé et public, soit un
pour 22.000 habitants. - Des hommes armés ont attaqué lundi le complexe gazier
de Mellitah dans l’ouest de la Libye, blessant deux membres de la brigade chargée
d’assurer la protection du site. Une source militaire libyenne a assuré que cette
attaque n’a pas perturbé la production du complexe gazier. - Mali : L’ex-ministre
de la Défense, Soumeylou Boubéye Maïga a annoncé lundi la création d’une nouvelle
formation politique dont l’objectif immédiat est de participer à la prochaine présidentielle. Ancien
ministre de la Défense, ancien patron des services Soumeylou Boubéye Maïga, a récemment
démissionné de l’alliance pour la démocratie au Mali, principal parti politique dont
il était l’un des vice-présidents. Par ailleurs, l’ancien ministre malien Tiébilé
Dramé, récemment nommé conseiller spécial pour le nord du Mali, devait rencontrer
lundi au Burkina Faso le président de ce pays, Blaise Compaoré, médiateur dans la
crise malienne. La mission de M. Dramé est d’établir les contacts avec tous les
groupes armés en vue de créer un environnement sain pour permettre la tenue de l’élection
présidentielle sur toute l’étendue du territoire national. Toujours en rapport
avec le Mali, le porte-parole du mouvement Ansar Dine qui occupait une partie du nord
malien avant l’intervention franco-africaine en janvier dernier, Senda Ould Boumama
s’est rendu samedi soir à des forces mauritaniennes sur la frontière avec le Mali. Ould
Boumama a été transféré durant le week-end à Nouakchott où il est actuellement interrogé
par la police. Le porte-parole des Ansar Dine, qui affirme être de nationalité
mauritanienne, avait exprimé le 17 avril dernier son désir de se rendre aux forces
algériennes et supplié le président mauritanien de demander son extradition pour être
jugé en Mauritanie. Depuis cette date, aucune information n’avait filtré sur sa
destination finale, l’Algérie ayant démenti sa reddition à ses forces armées. -
Mauritanie : Le parti au pouvoir, l’Union pour la République a affirmé lundi que seules
les conditions de transparence des futurs scrutins peuvent être négociées, rejetant
ainsi l’appel de l’opposition pour le départ du pouvoir du président Mohamed Ould
Abdel Aziz. La coordination de l’opposition démocratique avait notamment exigé
jeudi dernier dans un document similaire la non-candidature du président mauritanien
Mohamed Ould Abdel Aziz pour sa participation aux prochaines échéances électorales. -
Des associations et un parti politique comoriens ont annoncé lundi qu’ils allaient
déposer plainte à Paris, après la tentative de coup d’Etat du 20 avril aux Comores,
à laquelle auraient participés des Français et des Franco-Comoriens. Une quinzaine
de personnes, dont des étrangers, notamment un Français et des Congolais de la République
démocratique du Congo ont été arrêtés pour leur implication supposée dans la tentative
de coup d’Etat déjouée aux Comores.