Le cardinal Bagnasco dénonce les blocages et le populisme dans la vie politique
Le président de la Conférence des évêques italiens condamne le populisme velléitaire,
irresponsable et néfaste dans la vie politique de la péninsule. Après les récentes
vicissitudes politiques et institutionnelles qui ont suivi les dernières élections,
ceux qui ont des responsabilités publiques devraient, selon lui, faire un examen de
conscience personnel et collectif. Le cardinal Angelo Bagnasco s’est exprimé en termes
particulièrement sévères lundi, en début de soirée, à l’ouverture de la 65° assemblée
générale de la CEI, la Conférence épiscopale italienne, réunie jusqu’à jeudi au Vatican,
dans la nouvelle Salle du Synode.
Dans un long discours, le cardinal Bagnasco
a déploré le cafouillage, les stratégies, les oppositions, l’obstination de certains
qui ont récemment paralysé la vie politique italienne alors que le malaise social
et la préoccupation grandissent au sein de la population confrontée à de nombreux
problèmes. Pour le président des évêques italiens, l’heure est grave, le tableau est
sombre et ceux qui bloquent le gouvernement devront en répondre devant l’histoire.
Le chômage est une lame douloureuse dans la chair des personnes
L’Eglise
ne prend pas parti pour des formules spécifiques mais elle demande le respect d’un
certain nombre de principes dans la vie politique et sociale. La bonne politique –
a-t-il rappelé - exige que l’on fasse passer le bien général avant ses intérêts personnels.
Les évêques italiens sont convaincus qu’il est possible de surmonter la crise grâce
à un vaste plan industriel national. Ils demandent aux responsables politiques de
déployer tous les efforts possibles pour relancer l’emploi.
Dans son discours,
le cardinal Bagnasco a fait un tour d’horizon des nombreux problèmes qui touchent
la société italienne : il a critiqué le travail dominical qui soumet la personne à
l’économie ; le crime organisé qui continue à profiter des problèmes du sud de l’Italie,
et qui voudrait étendre ses tentacules jusque dans les églises ; l’addiction aux jeux,
la violence sur les femmes, les atteintes à l’identité de la famille par des représentations
similaires qui prétendent assurer des droits individuels déjà largement garantis par
la loi.
Plaidoyer pour un assainissement culturel de la société
Le
président des évêques italiens met en garde : la crise actuelle est aussi anthropologique,
étique et culturelle. Il exhorte les italiens à résister à la pression de la pensée
unique, des lieux communs, du conformisme ambiant ; à avoir le courage d’aller contre
ses propres intérêts si la vérité l’exige. Il appelle de ses vœux un assainissement
culturel : il est urgent – a-t-il dit – de secouer la conscience collective de sa
torpeur éthico-spirituelle qui désoriente les hommes et engendre des courants de pensée
où les émotions individuelles apparaissent comme la seule réalité.
La réflexion
de l’assemblée plénière portera principalement sur le rôle des éducateurs dans la
communauté chrétienne. L’objectif est de définir des critères de sélection et des
parcours de formation. L’assemblée doit également préparer le Congrès ecclésial national
qui se déroulera en 2015 à Florence. Jeudi soir, les évêques italiens participeront
à une profession de foi présidée par le pape François à 18h, dans la Basilique Saint-Pierre,
une célébration organisée dans le cadre de l’Année de la Foi.