Vigilance de la COMECE envers les essais cliniques de médicaments
La Commission des épiscopats de la communauté européenne (COMECE) interpelle les députés
européens et la Commission de Bruxelles sur les essais cliniques des médicaments à
usage humain. Alors que les parlementaires doivent se prononcer le 29 mai sur un projet
de règlement mis au point par la Commission sur ces essais cliniques, l’organisation
des évêques demande à ce que le texte aille plus loin afin de mieux protéger notamment
les personnes vulnérables et les ressortissants de pays moins développés.
La
COMECE, dans son communiqué, rappelle que « les essais cliniques sont nécessaires
à toute mise sur le marché de nouveaux médicaments » et son secrétariat « s’est félicité
de cette proposition de régulation, qui va dans le bon sens. » Mais son Groupe de
réflexion bioéthique met en exergue plusieurs points qu’il juge essentiels.
Volontariat
et protection des plus vulnérables
Les essais cliniques doivent ainsi se
baser sur le volontariat des personnes se prêtant à ces essais. Toute rémunération
financière ou autre avantage pose « un problème éthique important ». D’autre part,
« la recherche médicale qui implique une population ou une communauté défavorisée
ou vulnérable se justifie à deux conditions : que la recherche réponde aux besoins
et priorités sanitaires de cette population ; que les résultats de la recherche s’avèrent
être potentiellement bénéfiques à cette population. »
Concernant les personnes
vulnérables, « les médicaments à tester ne peuvent être administrés à ces personnes
incapables d’apporter un consentement que si les mêmes résultats ne peuvent pas être
obtenus en recourant à des personnes capables de donner leur consentement, et si le
rapport bénéfices attendus – risques prévisibles leur est favorable » préconise le
groupe de réflexion.
La COMECE s’interroge aussi sur les situations d’urgence.
« Les recherches spécifiques ne sont acceptables que quand elles concernent des personnes
placées qui sont dans une situation dont on peut légitimement espérer un bénéfice
direct pour elles et qui en tout cas ne comportent qu’un risque minimal et n’imposent
qu’une contrainte minimale. Il importe aussi de donner une signification suffisamment
précise aux termes «risque minimal» et «contrainte minimale». »
Autant de points
sur lesquels les députés européens sont donc invités à réfléchir avant de se prononcer
le 29 mai.