Il a dirigé en dictateur l'Argentine de 1976 à 1981. Jorge Videla est mort vendredi
17 mai, à 87 ans, dans la cellule de la prison où il purgeait une peine à perpétuité
pour crimes contre l'humanité et une autre de 50 ans pour le vol de bébés d'opposants,
caractéristique tragique du régime mis en place par l'ancien général.
Quelques
jours avant sa mort, il comparaissait à nouveau dans une audience du procès consacré
au Plan Condor, un réseau de répression des opposants créé par les dictatures militaires
d'Amérique du Sud dans les années 1970 et 1980.
En Argentine, pendant les "années
de plomb", environ 500 enfants d'opposants politiques ont été enlevés à leurs parents
et confiés en vue de leur adoption à des dignitaires du régime. 30.000 personnes ont
également disparu et des centaines de milliers ont été torturées ou emprisonnées.
La cruauté de la répression restera l'une des caractéristiques marquantes du
gouvernement de Videla, selon Olivier Dabène, enseignant à Sciences-Po Paris. Il
est interrogé par Jean-Baptiste Cocagne.
Une
fin de vie passée en prison
Jorge Videla était en prison depuis 2008 quand
il avait été placé en détention préventive dans l'attente de ses multiples procès.
Auparavant, il avait été emprisonné de 1985, date de sa première condamnation, à 1990,
quand il avait été gracié par le président Carlos Menem. De 1998 à 2008, il avait
été assigné à résidence.
Né en 1925 près de Buenos Aires dans une famille d'officiers,
Jorge Videla avait fait ses études au collège militaire de la capitale argentine.
Après une carrière dans l'infanterie, il devient chef d'état-major général de l'armée
de terre, puis commandant en chef de l'armée de terre, en 1975. En 1976, après
un coup d'Etat, il prend la direction de la junte militaire.