La liberté religieuse en question, de Milan à Istanbul
Le Patriarche œcuménique de Constantinople a lancé jeudi un vibrant appel en faveur
de la liberté religieuse. Bartholoméos 1er s’exprimait à Milan, dans le cadre d’une
lecture magistrale à deux voix, avec le cardinal Scola, organisée à l’occasion du
1700° anniversaire de l’Edit de Milan.
Le Patriarche a interpellé la communauté
internationale face aux persécutions antichrétiennes qui se poursuivent sous de multiples
formes dans le monde entier. Bartholoméos 1er s’est notamment montré sceptique quant
au succès des révolutions arabes. Les résultats sont, selon lui, décourageants. Le
Patriarche de Constantinople se demande pourquoi les chrétiens ne peuvent pas bénéficier
dans les pays musulmans de la même liberté et des mêmes droits accordés aux musulmans
dans les pays chrétiens. Il a cité les souffrances endurées par les chrétiens de Syrie,
mais aussi les violences exercées contre les musulmans en Birmanie. En plus de
la crise économique mondiale – a-t-il regretté- nous connaissons une crise de la liberté.
Le cardinal Scola, archevêque de Milan, a lui mis en garde les chrétiens contre
la tentation du repli sur soi. Selon lui il faut transmettre aux nouvelles générations
la foi de leurs pères tout en développant des liens de solidarité et d’amitié avec
tous. Les paroisses, les associations et les mouvements – a-t-il insisté - doivent
comprendre que les chrétiens n’ont pas de bastions à défendre mais des chemins à parcourir
pour montrer que Jésus est l’Evangile de l’humanité.
De Milan, la réflexion
se poursuit à Istanbul
Après Milan la réflexion sur la liberté religieuse,
17 siècles après l’édit de Milan, se poursuit à Istanbul vendredi et samedi sous l’égide
du Patriarcat œcuménique de Constantinople en collaboration avec le Conseil des conférences
épiscopales d’Europe. Dans un message, le pape François demande aux autorités civiles
que soit respecté le droit des croyants d’exercer librement leur culte et d’exprimer
publiquement leur foi. Dans le même temps, il invite les européens à reconnaître
le rôle joué par le christianisme en Europe et à accueillir sans préjugés la contribution
que les chrétiens peuvent encore offrir aujourd’hui. S’adressant par ailleurs plus
spécialement au patriarche de Constantinople, il déclare attendre le jour où les divisions
du deuxième millénaire feront définitivement partie du passé. Le Séminaire d’Istanbul
rassemble des catholiques et des orthodoxes, mais aussi des juifs et des musulmans