2013-05-16 08:31:56

Dossier : début de règles pour le secteur textile au Bangladesh


Améliorer la sécurité des ateliers de confection et prévenir les incendies au Bangladesh : voilà l’objectif d’un accord qui doit être signé par plusieurs grandes marques ou groupes textiles avec des syndicats internationaux. Zara, H&M, Marks and Spencer ou encore Benetton devaient dire oui au texte proposé par IndustriALL et UNI Global Union. Les multinationales vont devoir payer une contribution pour mettre en place des contrôles indépendants dans les usines et les ateliers textiles. Cet accord intervient trois semaines après l’effondrement du Rana Plaza, un immeuble abritant plusieurs ateliers et trois mille ouvriers à Dacca, la capitale du Bangladesh. Plus de mille personnes avaient alors trouvé la mort.

Les entreprises du secteur qui produisent quasiment toutes au Bangladesh, dont l’économie repose en grande partie sur le textile (80 % des exportations), s’engagent ainsi juridiquement et s’exposent à des sanctions judiciaires si elles ne respectent pas cet accord. Le directeur général du suédois H&M a même réclamé d’aller plus loin et d’augmenter le salaire minimum dans le pays et de le réviser tous les ans comme cela se fait dans d’autres pays. Le salaire minimum au Bangladesh est bloqué sous les 40 dollars mensuels depuis 2010 malgré une inflation de 8% par an.

Pression des consommateurs

De leur côté, les fabricants textiles bangladais, qui sous-traitent les commandes des grands groupes occidentaux, ont salué mercredi cet accord. Atiqul Islam, le président de l’Association bangladaise des exportateurs et fabricants de textile qui représente 4500 usines, se félicite de cette implication des grandes marques : « s’il se proposent pour aider à réparer, moderniser ou consolider nos usines, c’est bien pour tout le monde. Cela reflète leur engagement à long terme auprès du Bangladesh et le fait qu’ils sont nos partenaires. »

Depuis plusieurs années, des groupes de pression de la société civile, poussent les grands groupes internationaux du textile et les chaines de supermarchés à s’impliquer davantage auprès de leurs sous-traitants et à exiger d'eux de meilleurs conditions de travail pour les ouvriers fabriquant leurs produits. L’effondrement de l’immeuble du Rana Plaza a jeté une lumière crue sur le quotidien des centaines de milliers de Bangladais. Parmi ces organisations, Ethique sur l’étiquette. Créé en 1995, ce collectif rassemble des associations de solidarité internationale, des syndicats, des mouvements de consommateurs et des associations d’éducation populaire.

Le Bangladesh se trouve ainsi en première ligne dans ce dossier social comme nous l’explique Nayla Ajaltouni, coordinatrice du collectif Ethique sur l’Etiquette, un des groupes de pression qui a permis cette signature RealAudioMP3

Cet accord n’est cependant qu’un premier pas puisqu’il ne concerne que la sécurité des bâtiments et les normes anti-incendie. Reste à traiter le volet social : salaire, nombre d’heures travaillées, congés, représentation syndicale. Autant de thèmes essentiels pour améliorer concrètement les conditions de travail de ces ouvriers textiles.

Propos recueillis par Xavier Sartre

Photo : les grandes marques internationales fabriquent la majorité de leurs produits dans les usines du Bangladesh et d'autres pays asiatiques








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