Le Vatican, sur la lagune, pour la Biennale de Venise
Pour la première fois de son histoire la Biennale d’Art de Venise va accueillir un
pavillon du Saint-Siège. Le Vatican a choisi le thème de la Création pour cet évènement
inédit qui se tiendra à l’Arsenal de Venise du 1er juin au 24 novembre 2013. Ce mardi
14 mai le cardinal Ravasi a présenté en salle de presse du Saint-Siège l’initiative
du Vatican. Entouré du président de la 55ème biennale d’art, du directeur des Musées
du Vatican, le président du Conseil pontifical de la culture a parlé d’une initiative
sans précédent pour « retisser le rapport endommagé mais absolument pas mort » entre
foi et art.
Le reportage de Thomas Chabolle
Plusieurs
artistes de renom ont accepté de relever le défi lancé par le Vatican : trois Italiens
composant le Studio Azzurro, le Tchèque Josef Koudelka et l’Américain Lawrence Caroll.
Une condition seulement pour ces créateurs : leur travail doit s’inspirer des onze
chapitres du récit biblique de la Genèse. Les œuvres sélectionnées doivent également
dialoguer entre elles.
Ainsi le thème de la « Création », qui relate la création
du monde et des êtres vivants, a été confié au groupe Studio Azzurro dont le travail
est essentiellement basé sur la vidéo. Le célèbre photographe Josef Koudelka a puisé
son inspiration autour du thème de la « Dé-Création » qui raconte la « destruction
éthique et matérielle » par l’homme. Enfin la « Re-création » est l'œuvre de l'Américain
d'origine australienne Lawrence Carroll, un artiste proche du mouvement de l’Arte
Povera travaillant avec des matériaux de récupération.
Pour le cardinal Ravasi
l’objectif était de laisser le plus d’espace possible à la création : " Les œuvres
que nous avons choisies ne sont pas à considérer comme de l’art liturgique, nous n’avons
pas demandé aux artistes de créer trois crucifix et trois Madones..." Pour le cardinal
Ravasi il s'agit de faire réfléchir sur « le lien entre les messages religieux et
l'art », sur un texte commun au christianisme et au judaïsme qui parle aux croyants
de toutes les religions, aux agnostiques et aux athées.
Un texte universel
qui puisse dialoguer avec l’art contemporain, une façon aussi pour le cardinal Ravasi
de reprendre contact avec l’art : "L’art contemporain présente de nouveaux codes linguistiques,
une nouvelle grammaire, de nouvelles typologies d’expression. C’est pour cette raison
que notre participation à la biennale est importante. Cette expérience rejoint l’ancienne
tradition entre art et foi, jumeaux sur le chemin de la culture.
Le pavillon
du Saint-Siège s’étendra sur 500 m2 d’exposition avec son ensemble d’œuvres exceptionnelles,
pour un coût total prévisionnel bas de 750 000 euros. Une somme entièrement couverte
par les sponsors, dont la banque Intesa san Paolo et le groupe gazier italien Eni.
La presse italienne avait évoqué ces jours-ci une dépense de plusieurs millions d’euros
pour le Vatican. Des chiffres démentis le Saint-Siège ce mardi midi.
(Photo:
l'artiste americano-australien Lawrence Carroll)