Le Saint-Siège souhaite que la société civile, les Etats et les multinationales agissent
de concert pour mettre en place un système financier orienté vers le bien commun.
C’est le président du Conseil pontifical Justice et Paix qui l’a affirmé lundi matin
à l’ouverture d’un séminaire sur l’éthique bancaire réunissant au Vatican des banquiers,
des chefs d’entreprise et des économistes. Tous sont d’accord sur l’urgence d’une
meilleure distribution des richesses mais les avis divergent sur la manière d’y parvenir.
Le cardinal Peter Turkson constate le déclin du concept de solidarité européenne.
Il pointe du doigt la myopie de certains comportements nationalistes qui minent le
projet européen. L’idée d’une supervision des banques européennes a perdu de sa force.
Il est urgent selon lui d’aller à la racine de la crise. Le président du Conseil pontifical
Justice et Paix propose une politique des petits pas en commençant par favoriser
la supervision des systèmes bancaires au niveau national, par pays.
Rigueur
ou aide au développement ?
Au cours du séminaire des voix chrétiennes se
sont élevées pour demander davantage de rigueur. Le président de l’Organisation internationale
des entrepreneurs chrétiens a ainsi invité les grands groupes à éviter d’accorder
des primes aux dirigeants qui encouragent des comportements superficiels. Je ne suis
pas très satisfait – a-t-il dit – de la décision de la Commission européenne d’accorder
un sursis de deux ans à l’Espagne, à la France et à d’autres pays. Je pense que nous
devons nous en tenir à une politique plus rigoureuse et commencer par assainir les
finances publiques même si cette politique risque d’entrainer des tensions sociales.
Faute de quoi, la dette publique des Etats ne cessera d’augmenter.
D’autres
économistes au contraire proposent de miser davantage sur le développement et d’aider
les familles et les entreprises plutôt que les banques. Pour l’Eglise catholique une
chose est sure : il faut aider les pauvres et garantir la paix et le respect de la
création. Selon le cardinal Turkson, le principe de subsidiarité n’est pas négociable.