Pour la première fois depuis le début de son pontificat, le pape François a ouvertement
et solennellement abordé ce dimanche la question sensible de la défense de la vie
dès sa conception. Quelque 30 000 participants à une marche pour la vie participaient
à la prière du Regina Coeli sur la place Saint-Pierre. C’est une question importante
– a commenté le Saint-Père avec gravité, évoquant la pétition lancée dans de nombreuses
paroisses italiennes pour soutenir l’initiative européenne « Un de nous ».
Il
s’agit de demander la protection juridique de l’embryon, contre toute manipulation
et destruction, et d’assurer la défense de tout être humain dès le premier instant
de son existence. Venus de plusieurs endroits d’Europe les manifestants avaient défilé
du Colisée jusqu’au château Saint-Ange. Le pape François a par ailleurs signalé la
tenue, les 15 et 16 juin prochains au Vatican, de la Journée de l’Evangelium Vitae,
un moment important – a-t-il dit - pour tous ceux qui ont à cœur le caractère sacré
de la vie humaine, thème central de l’Année de la foi.
Une initiative originale
pour un enjeu majeur
L’initiative citoyenne européenne « Un de nous » espère
réunir un million de signatures. En vertu d’un nouveau règlement européen en vigueur
depuis quelques mois, il faut et il suffit qu’un million d’électeurs de 7 pays différents
signent cette Initiative pour que la Commission européenne soit tenue de reconsidérer
la question du financement européen de la recherche sur l’embryon humain. Ce qui relève
de la Commission et du Parlement européens, c’est le budget voté par ce dernier pour
soutenir dans les états de l’Union et bien au-delà, les associations et programmes
ayant directement ou indirectement comme conséquence le sacrifice d’embryons, soit
dans le cadre d’une planification des naissances soit dans celui de la recherche.
Ces budgets n’ont jamais cessé d’être l’objet de controverses et de débats
très vifs au niveau européen. Cette initiative citoyenne est d’autant plus originale
que c’est l’une des toutes premières du genre à utiliser cette nouvelle disposition.
Soutenue en France par la Fondation Jérôme Lejeune, Alliance Vita, les Associations
familiales catholiques et le Comité protestant évangélique pour la dignité humaine,
elle permet à chacun de faire entendre sa voix.
La défense de la vie n'est
pas un problème catholique
L’enjeu est majeur. En France, une proposition
de loi visant à lever l’interdiction de recherche sur l’embryon vient d’être temporairement
bloquée par des députés, mais devrait revenir en discussion prochainement. En Italie,
un pays confronté à un fort déclin démographique, l’initiative citoyenne a déjà obtenu
le soutien du Forum des familles, des médecins et juristes catholiques, de la Communauté
de Sant’ Egidio et de plusieurs mouvements dont l’Action catholique, Communion et
Libération et les Focolari. Les organisateurs soulignent que « la défense de la vie
n’est pas une « affaire catholique ».