Dimanche 12 mai auront lieu des élections législatives anticipées en Bulgarie. La
contestation sociale à la fin de l'année 2012 avait poussé le précédent gouvernement
à démissionner. Le 20 février dernier, le Premier Ministre de centre-droit Boïko Borissov
avait quitté son poste. Son parti, le GERB, figure pour l’instant en tête des intentions
de vote.
Nadège Ragaru, chercheuse au CERI, spécialiste des Balkans et de
la Bulgarie, présente ce scrutin à l'issue incertaine. Elle est interrogée par Manuella
Affejee.
La Bulgarie
se prépare à vivre ce rendez-vous électoral dans un climat d’incertitudes et de tensions.L'entrée
du pays dans l’Union européenne, en 2007, avait pourtant suscité bien des espoirs
auprès des Bulgares, et semblait annoncer une véritable ère de prospérité. Mais il
n’en a rien été : la Bulgarie est toujours le pays le plus pauvre d’Europe, et s’enfonce
dans une crise politique et économique jamais vue depuis les années 1990.
Un
hiver 2012 marqué par les manifestations et les immolations
La grogne sociale
de l'hiver dernier a été sans précédent : la hausse des prix de l'électricité a été
le détonateur qui a poussé des dizaines de milliers de Bulgares à exprimer leur lassitude
et leur mécontentement dans la rue. Ces manifestations entendaient également dénoncer
de manière plus générale la corruption des classes dirigeantes et leurs collusions
mafieuses.
Autre symptôme de cette exaspération populaire : une vague d’immolations
absolument inédite dans le pays, qui a provoqué, depuis le mois de février, la mort
de six personnes.
(Photo : un militant du Parti Socialiste bulgare (BSP) pendant
un meeting électoral)