Les rebelles kurdes du PKK ont commencé à se retirer hier de Turquie. C’est ainsi
une nouvelle étape qui est franchie dans le cadre d’un processus de paix. Le but :
mettre fin à près de 30 années de conflit. Ce retrait s’annonçait délicat. « Les combattants
doivent sans doute profiter de la nuit pour se replier » vers les bases arrières du
PKK dans le Kurdistan irakien, a précisé le député kurde, Selahattin Demirtas, co-président
de la principale formation pro-kurde légale de Turquie, le Parti pour la paix et la
démocratie (BDP).
Le PKK restera fidèle à son engagement de retrait
Une
combattante du PKK utilisant le pseudonyme de Delal Amed a confirmé à l'agence pro-kurde
Firat News un début de retrait, tout en mettant en garde Ankara. « Même si nos forces
se retirent au-delà de la frontière, la guérilla n'hésitera pas, si nécessaire, à
résister » contre toute attaque, a-t-elle dit. Selon le HPG, l'aile militaire du PKK,
les premiers groupes de rebelles doivent parvenir « en l'espace d'une semaine » dans
leurs bases irakiennes. Le PKK a ajouté qu'il resterait fidèle à son engagement de
quitter le territoire turc dès lors qu'il n'était pas attaqué par les forces turques.
M. Demirtas s'est lui aussi inquiété de l'intervention possible de « forces » autres
que celles de l'armée pendant ce repli.
Malgré tout, le risque de déstabilisation
le plus grand pèse en fait sur… la Syrie comme l'explique Samim Akgonul, chercheur
au CNRS et professeur à l'Université de Strasbourg, à Olivier Tosseri
(photo
: Un membre du PKK dans les montagnes en Turquie proche de la frontière avec l'Irak)