Le cardinal Onaiyekan dénonce l'inefficacité du gouvernement nigérian à lutter contre
les violences
Le Nigeria est toujours au premier plan au chapitre du terrorisme. 23 personnes sont
mortes jeudi 9 mai. Des policiers sont tombés dans une embuscade dans le centre du
pays. Les auteurs de l’attaque ont ensuite brûlé les cadavres. Ils sont membres d’un
groupe que les autorités qualifient de secte. Avant de tomber dans l’embuscade, les
forces de l’ordre allaient les arrêter. Ils les soupçonnaient de mener des conversions
forcées dans un village de la région. Ces derniers jours la secte Boko Haram a elle
aussi encore frappé. 55 personnes ont été tuées dans l’Etat nord-oriental de Borno.
Les islamistes radicaux auraient également décapité deux prédicateurs musulmans, qui
s'étaient opposés à la violence. Le président Goodluck Jonathan éprouve toujours autant
de difficultés à pacifier son pays.
L'inefficacité des autorités nigérianes
à lutter contre les violences
Le cardinal John Olorunfemi Onaiyekan, interrogé
sur l’antenne de Radio Vatican, a fait part de ses craintes face à cette spirale de
violence. « Ce ne sont pas seulement des musulmans qui tuent des chrétiens, ces gens
ont plutôt le dessein de détruire toute la nation nigériane. Les dernières personnes
qui ont été tuées ne sont pas des chrétiens mais des agents de police du gouvernement
et de simples civils » a lancé l’archevêque d’Abuja. Le prélat nigérian n’hésite pas
à remettre en cause les méthodes de lutte contre Boko Haram mises au point par les
autorités. La solution trouvée jusqu’à présent est contre-productive - a dénoncé le
cardinal - surtout lorsque les soldats procèdent à des arrestations de masse parmi
les jeunes. Tout le monde est suspecté d’appartenir au groupe et cette méthode n’a
pour effet que de grossir les rangs du groupe extrémiste.
Espérer que
les membres de Boko Haram se fatiguent de cette situation
Mgr Onaiyekan
a plaidé pour le dialogue, « pas forcément avec Boko haram mais au moins avec ceux
qui comprennent les islamistes radicaux ». Leur but – a ajouté le prélat – est d’instaurer
l’islam dans tout le pays. Mais il faut leur dire que cette solution est impossible.
Lors de cet entretien l’archevêque d’Abuja n’a pas témoigné d’un grand optimisme dans
son analyse de la situation. Selon lui il faut espérer maintenant que « ceux qui se
sont engagés auprès de Boko Haram se sentent fatigués de cette situation et décident
de revenir à une vie normale ».
(Photo : Des armes et des effets personnels
de membres de la secte Boko Haram tués par l'armée nigériane)