Attentats au Pakistan, une tentative de déstabilisation des élections législatives
?
Dernières heures de campagne au Pakistan avant les élections législatives de samedi.
Trois principaux partis se disputent les suffrages des électeurs : le PPP, le Parti
du peuple pakistanais, actuellement au pouvoir, le PML-N de l'ancien Premier ministre
Nawaz Sharif et, celui qui pourrait bouleverser la donne, le PTI, le mouvement pour
la justice de l’ancien joueur international de cricket Imran Khan.
La Charia
préférable à la démocratie
Les Pakistanais aspirent au changement, à la
fin de la culture de la corruption, de l’intolérance et du terrorisme. C’est l’avis
exprimé par l’évêque d’Islamabad. Dans une interview à l’agence AsiaNews, Mgr Rufin
Anthony affirme que la majorité de la population veut la paix et le respect, mais,
selon les sondages, une large partie des Pakistanais, dont la moitié des jeunes interrogés,
est convaincue que la Charia est préférable à la démocratie.
Recrudescence
d'attentats avant les élections
L’évêque d’Islamabad espère que le nouvel
exécutif issu des élections affrontera résolument la question des minorités menacées
par les extrémistes. Pauvres et victimes de discrimination voire de persécutions,
les chrétiens du Pakistan n’espèrent qu’une chose des élections du 11 mai : être mieux
protégés face à la montée du fondamentalisme. Les dernières semaines ont été marquées
par une recrudescence d’attentats visant soit des candidats, soit des rassemblements
politiques. Ils prennent pour cibles les principaux partis. Mais qui se cachent derrière
cette violence quotidienne ? Nous avons posé la question à Michel Boivin, directeur
de recherche au CNRS au sein de l’EHESS. Il est interrogé par Xavier Sartre
(Photo
: Les militaires pakistanais patrouillent dans les rues de Karachi avant les élections
législatives de samedi)