Le Pape François : "Que serait l'Eglise sans les religieuses !"
"Centralité du Christ", "autorité comme service d'amour", "union avec la mère Eglise",
voilà les trois axes indiqués par le Pape François aux supérieures générales, déléguées
de 1900 ordres religieux de par le monde, reçues mercredi matin en audience en la
salle Paul VI au Vatican.
Le Pape n'a pas manqué de leur témoigner toute sa
gratitude: "Que serait l'Eglise sans vous, les religieuses, s'est-il interrogé. "Il
lui manquerait l'affection, la maternité, la tendresse, l'intuition de mère". "Chères
soeurs, a-t-il ajouté en s'adressant à toutes ces religieuses qui ont participé ces
jours-ci à l'assemblée de l'Union internationale des supérieures générales, soyez
certaines que je vous suis avec affection, que je prie pour vous, mais vous aussi
de votre côté, priez pour moi."
Dans son discours, le Pape a rappelé "qu'adorer
et servir sont deux attitudes qui ne peuvent être séparées, mais doivent toujours
aller ensemble", parlant de "l'obéissance comme écoute de la volonté de Dieu, qui
passe par l'Esprit Saint, en acceptant que l'obéissance passe aussi par la médiation
humaine". "Rappelez-vous, a ajouté le Pape, que le rapport autorité-obéissance se
situe dans le contexte plus ample du mystère de l'Eglise et en constitue une réalisation
de sa fonction médiatrice".
L'autorité comme un service d'amour
"Un
deuxième élément dans l'exercice de l'autorité, indiquait le Pape, c'est le service,
dont la suprême expression est sur la Croix". " Pour l'homme, a-t-il souligné, l'autorité
est souvent synonyme de possession. Mais l'autorité comme service est au contraire
synonyme d'amour, cela veut dire entrer dans la logique de Jésus qui se penche pour
laver les pieds des pauvres". Et citant l'Evangile "Vous savez que ceux qui gouvernent
les nations les dominent, mais parmi vous il n'en sera rien, celui qui voudra s'élever
parmi vous sera serviteur et sera esclave".
Le Pape, après avoir également
critiqué les ambitions carriéristes de certains hommes et certaines femmes d'Eglise,
a demandé aux religieuses "d'exercer l'autorité en comprenant, en aimant, en aidant,
en embrassant, spécialement les personnes qui se sentent exclues, aux périphéries
existentielles du monde humain. Là, a-t-il ajouté, se trouve la véritable autorité,
quand on se fait serviteur jusqu'au don total de soi".
La pauvreté, et l'union
avec l'Eglise
Autre point de réflexion proposé aux religieuses, la pauvreté
qui, a souligné le Pape, n'est pas la pauvreté théorique: "la pauvreté théorique ne
nous intéresse pas, la pauvreté s'apprend en touchant la chair du Christ pauvre".
Il insistait également sur la nécessité que "les religieuses soient spirituellement
fécondes et exercent le sens de la maternité". "Les religieuses doivent être des mères,
pas des vieilles filles", a encore déclaré le Pape en s'excusant presque de l'expression,
mais suscitant les applaudissements.
Enfin, a conclu le Pape, il me semble
impossible qu'une femme ou un homme consacré ne puissent être en union avec l'Eglise,
et l'ecclésialité représente l'une des dimensions constitutives de notre vocation,
c'est un charisme fondamentale pour l'Eglise". "L'union avec l'Eglise, a encore expliqué
le Pape, trouve son expression dans la fidélité au magistère dans la communion avec
les pasteurs et avec l'évêque de Rome, signe visible d'unité". "L'annonce de l'Evangile
n'est jamais un acte isolé ou de groupe, toute évangélisation vient de la force d'une
inspiration personnelle, mais en union avec l'Eglise et en son nom".