Critiques contre Merkel « personnalisées à outrance »
Les critiques de certains membres du Parti socialiste français à l’encontre de la
chancelière allemande Angela Merkel et sa politique d’austérité ont fait la Une des
journaux ce week-end, tant en France que de l’autre côté du Rhin.
Les réactions
officielles du gouvernement allemand s’en sont tenues pour l’instant à l’action officielle
du gouvernement, la polémique ne concernant qu’un projet de résolution du parti de
gauche français.
Mais en off, les propos sont moins lisses. Un député de la
CDU a publié un communiqué hier (lundi) pour mettre les choses au point, déclarant
que ces attaques des socialistes français sont « inhabituelles et inappropriées »,
et qu’elles ne peuvent pas faire oublier que la France a besoin de « réformes structurelles
en profondeur ».
Quelles conséquences pour la relation franco-allemande et
pour l’Europe d’une telle polémique ? Jean-Baptiste Cocagne a posé la question à Klaus-Peter
Sick, historien au Centre Marc Bloch de Berlin :
« Ce qui
n’est pas juste dans ce débat, analyse l’historien, c’est la personnification à outrance.
Angela Merkel est sans doute la figure de proue d’une certaine politique, mais ce
n’est pas la seule. » Au sein des 27 états de l’Union européenne, poursuit-il, il
y en a, Europe de l’est, en Europe du nord, qui sont d’accord avec sa politique de
la Chancelière.
« Tension amicale » selon François Hollande
Une
tension amicale, c’est le diagnostic de beaucoup d’hommes politiques allemands, raconte
Klaus-Peter Sick : « C’est une bonne expression, car on considère en Allemagne l’amitié
franco-allemande comme un pilier essentiel pour le bon fonctionnement de l’Union européenne.
On regarde donc avec pas mal de soucis toute dissension. »
(Photo : le président
français François Hollande et la chancelière allemande Angela Merkel, à Berlin en
mars dernier)