L’Italie a son gouvernement, il a prêté serment dimanche. Il doit obtenir le vote
de confiance des deux chambres du Parlement, lundi. Mais avant cela, à midi, le nouveau
président du Conseil, le démocrate Enrico Letta prononcera un discours devant les
parlementaires. L’occasion d’en savoir plus sur son programme politique. Lutter contre
le chômage sera l’une de ses priorités.
Il l’avait déjà laissé entendre mercredi,
après avoir été chargé par le président Giorgio Napolitano de former le gouvernement.
Enrico Letta avait dit vouloir répondre surtout à cette partie de l’Italie qui n’a
pas de travail : 12% de la population et plus d’un tiers des jeunes.
Comment
leur répondre : avec la fin d’une politique d’austérité. Mercredi, Enrico Letta s’est
adressé aussi à ses partenaires européens. Ces politiques pour lui « ne suffisent
plus ».
Il faut donc stimuler l’économie italienne. Dimanche, dans le journal
La Repubblica, le nouveau ministre de l’Economie, Fabrizio Saccomani, a commencé
de dessiner cette politique : l’ancien directeur de la Banque d’Italie a promis de
« recomposer les dépenses » publiques pour stimuler la croissance grâce à un « pacte
» entre les banques, les consommateurs et les entreprises. Il a dit aussi vouloir
soutenir les « entreprises et les couches les plus faibles de la population ». Reste
à savoir comment, avec quel financement.
Enrico Letta devra aussi composer
avec la droite dans son gouvernement. Le camp de Silvio Berlusconi veut toujours alléger
la pression fiscale. Comme lors de la campagne électorale avant les élections de février,
il veut toujours abolir la taxe sur la résidence principale. C’est une mesure qui
pourrait priver le budget du pays de 4 à 8 milliards d’euros.
Antonino Galofaro,
avec AFP
(Photo : passation de pouvoir dimanche entre l'ancien président
du Conseil, Mario Monti (à droite) et le nouveau, le démocrate Enrico Letta)