L'Italie forme son gouvernement après deux mois de blocage politique
L’Italie s'est doté samedi d’un gouvernement, deux mois après les législatives et
après la réélection de Giorgio Napolitano comme président de la République cette semaine.
Il aura fallu deux jours d'intenses tractations à Enrico Letta pour former son gouvernement.
Mercredi, le deuxième homme fort du Parti démocrate a officiellement accepté la charge
de président du Conseil, comme le veut la Constitution.
Ce dernier a donc finit
par « lever la réserve », cette formule qui souligne en Italie qu’il a accepté officiellement
de diriger l’exécutif italien. Son gouvernement comporte 21 ministres, une équipe
qui a déjà deux caractéristiques : elle est plutôt jeune et comprend un nombre important
de femmes. Deux exigences qu’avait posées le président Giorgio Napolitano.
Premier
fait notable, le numéro deux du gouvernement est Angelino Alfano. Il n’est autre que
le chef du Parti de la Liberté, la formation de Silvio Berlusconi, l’ancien président
du Conseil italien. Angelino Alfano qui a été également nommé ministre de l’Intérieur.
C’est incontestablement une victoire pour le Cavaliere, qui garde une influence capitale
sur la nouvelle équipe dirigeante.
Parmi les autres figures, une bien connue
en Europe, celle d’Emma Bonino, ancien commissaire européen, femme de gauche, est
nommée aux Affaires étrangères. Fabrizio Saccomani, directeur de la Banque d'Italie,
a lui été nommé ministre de l'Economie et des Finances.
Cet accouchement d’un
gouvernement a été difficile : il ménage ainsi droite et gauche. Pas de triomphalisme
pour Enrico Letta. Le jeune président du Conseil a expliqué qu’il était « sobrement
satisfait » de son cabinet. « C’était le seul gouvernement possible », a quant à lui
souligné le président Giorgio Napolitano. Un nouvel exécutif qui prêtera serment dimanche
matin.
Olivier Bonnel
(Photo : le président du Conseil italien Enrico
Letta (à droite) et le président de la République Giorgio Napolitano, au Quirinal,
la présidence, samedi 27 avril)