Cinquième dimanche de Pâques. Écoutez le commentaire du père Pascal Montavit
En ce
cinquième dimanche de Pâques, l’Évangile nous parle du dernier repas de Jésus avec
ses disciples. Après avoir lavé les pieds des Apôtres et avant d’annoncer la trahison
de Pierre, Jésus leur donne un commandement nouveau : « Comme je vous ai aimés, aimez-vous
les uns les autres » (Jn 13,34). Cette scène de la vie de Jésus, racontée par l’évangéliste
Jean, propose trois enseignements essentiels.
Tout d’abord, Jésus attend que
Judas sorte pour déclarer : « Maintenant le Fils de l’homme est glorifié, et Dieu
est glorifié en lui » (Jn 13,31). Jésus parle de Sa Passion, mais Judas n’est pas
là pour l’entendre. En laissant entrer Satan en lui, Judas se coupe du mystère que
Jésus révèle aux hommes. Il n’a plus accès à l’enseignement du Messie. Cette précision
sur le départ de Judas nous rappelle que si Dieu se donne, il nous revient de répondre
présent pour découvrir l’Amour infini dont Il nous aime. Judas est sorti. Il se coupe
de la source, de celui qui a tant aimé les hommes.
Ensuite, Jésus parle d’un
commandement nouveau : « Comme je vous ai aimés, aimez-vous les uns les autres ».
L’amour mutuel entre les hommes n’est pas en soi une nouveauté. Dans le livre du Lévitique,
il est dit : « Tu aimeras ton prochain comme toi-même » (Lv 19,18). Ce qui change,
c’est donc la référence de cet amour. Nous sommes maintenant appelés à aimer comme
Jésus lui-même l’a fait.
Alors comment Jésus nous a aimés ? Tout d’abord,
saint Paul nous dit que Jésus s’est anéanti lui-même. Il ne retint pas jalousement
le rang qui l’égalait à Dieu (cf. Ph 2,6). Aimer, c’est donc, en premier lieu, s’abaisser,
se mettre à la portée de l’autre pour le connaître vraiment. Ensuite, Jésus nous a
aussi aimés en proclamant une parole de vérité. L’enseignement de Jésus dénonce
l’hypocrisie, l’orgueil, l’avarice (Mt 23,13-32) et rappelle au jeune homme riche
que ce qui est bon, c’est de garder les commandements (Lc 18,19-20). A la femme adultère,
il dit « Va et ne pèche plus » (Jn 8,11).
Jésus nous aime car Il nous dit
la Vérité. Enfin, Jésus a manifesté son amour parfait pour les hommes par le don de
sa vie. Comme le bon pasteur ne fuit pas devant les loups qui menacent les brebis,
Jésus dit à Gethsémani « Abba, tout t’est possible : éloigne de moi cette coupe ;
pourtant, pas ce que je veux, mais ce que tu veux ! » (Mc 14,36)
Humilité,
parole de vérité et don de soi sont les trois grandes manifestations de l’amour de
Jésus pour les hommes. C’est en cela que nous sommes appelés à L’imiter et à nous
aimer les uns les autres.
Enfin, Jésus termine par une exhortation : « A ceci
tous reconnaîtront que vous êtes mes disciples : si vous avez de l’amour les uns pour
les autres » (Jn 13,35). Jésus nous confie une grande responsabilité. Témoigner du
Salut que Jésus nous a acquis passe par l’amour que les chrétiens doivent avoir les
uns envers les autres.
Au regard de l’histoire en général et au regard de
notre vie en particulier, force est de reconnaître que les manquements à cet amour
sont nombreux. Évangéliser, c’est prendre au sérieux ce commandement de l’amour mutuel.
Prions pour que le Seigneur nous donne sa Grâce afin que nous soyons trouvés fidèles
au soir de notre vie.