Faso Soap : bientôt, se laver sauvera peut-être du paludisme
Depuis 2010, plus de 1,1 million de vies ont été sauvées. Dans un message publié à
l’occasion de la Journée mondiale contre le paludisme instituée en 2007, le secrétaire
général des Nations Unies a reconnu que l’objectif du millénaire consistant à arrêter
et inverser la progression du paludisme se concrétise. « Cinquante pays sont en voie
de réduire d’ici à 2015 la charge de morbidité du paludisme d’au moins 75 % », a indiqué
Ban Ki-moon. Ces progrès sont toutefois fragiles : « En Afrique, un enfant succombe
chaque minute au paludisme » ; les systèmes de surveillance insuffisants et le financement
mondial de la lutte contre le paludisme est entré dans une phase de stagnation. Ban
Ki Moon a ainsi exhorté la communauté internationale à fournir le financement nécessaire
pour protéger tous les groupes à risque et appuyer la recherche ainsi que l’innovation.
L’argent
manque, pas les idées
Deux étudiants africains ont en effet mis au point
un savon permettant de repousser le parasite à l’origine de la maladie qui reste la
première cause mortelle en Afrique. Faso Soap, c’est son nom, a vu le jour à l’Institut
international d’ingénierie de l’eau et de l’environnement de Ouagadougou. On le doit
au burundais Moctar Dembélé et au burkinabé Gérard Niyondiko.
Alors que les
médicaments et les outils de prévention sont onéreux, leur invention beaucoup plus
abordable pour les populations, constitue un espoir dans la lutte contre la maladie.
Récemment, ils ont été récompensés lors de la « Global Social Venture Competition
», un concours organisé à l’université de Berkeley en Californie qui départage des
projets innovants, devenant ainsi les premiers Africains à le remporter.
Pour
nous parler du Faso Soap, l’un de ses inventeurs, Gérard Niyondiko. Il est interrogé
par Olivier Tosseri
Le
paludisme est provoqué par quatre parasites du genre Plasmodium et transmis à l’homme
par les piqûres de moustique femelle. Mais les transfusions sanguines et le partage
des seringues peuvent aussi transmettre le parasite. La transmission mère-enfant est
également possible. Le parasite est « tenace » et la maladie peut surgir jusqu’à plusieurs
années, après la contamination. Photo : Soigné par Médecins sans frontière,
Lastman Muthko, 2 ans souffre d’un paludisme aigu. Il se trouve à Doro, un des trois
camps peuplés de réfugiés venant de l’état du Nil Bleu au Soudan.