Toujours aucune nouvelle mercredi matin des deux évêques orthodoxes enlevés lundi
ni aucune confirmation de leur effective libération. Le diocèse grec-orthodoxe d’Alep
attend toujours son évêque, Mgr Paul Yasigi. La Grèce doute de la libération des deux
hommes. C’est ce qu’a fait savoir le ministère grec des Affaires étrangères.
Or,
mardi après-midi, l’Œuvre d’Orient avait affirmé dans un communiqué que les deux hommes
avaient été relâchés par leurs ravisseurs sans que cette nouvelle soit effectivement
corroborée par d’autres sources.
Un groupe armé avait enlevé lundi deux évêques
des Eglises orthodoxes syrienne et grecque dans un village de la province d'Alep au
nord de la Syrie. Il s'agit de l'évêque Yohanna Ibrahim, chef de l'Eglise syrienne
orthodoxe (à Alep) et l'évêque Boulos Yaziji, chef de l'Eglise grecque orthodoxe (à
Alep). Ils ont été enlevés alors qu'ils menaient des opérations humanitaires dans
le village de Kafr Dael dans la province d'Alep.
Selon les organisations de
défense des droits de l’homme, les chrétiens qui constituent environ 5% de la population
syrienne, sont particulièrement vulnérables dans le contexte d’anarchie actuel.Y a-t-il
une stratégie précise pour marginaliser la communauté chrétienne et frapper ses chefs
?
Nous avions recueilli en fin de matinée la réaction de Mgr Antoine Audo,
évêque chaldéen d’Alep
La
voiture du métropolite Ibrahim, conduite par un diacre, était allée chercher l'archevêque
el-Yazigi dans le village de Bab al-Hawa, à la frontière turque, rapporte l'agence
d'information catholique "AsiaNews". Sur la route du retour, à la périphérie d'Alep,
un groupe d'hommes armés ont arrêté le véhicule et obligé les prélats à sortir. Après
avoir tué le diacre qui conduisait la voiture, ils ont enlevés les deux évêques.
L'identité
des ravisseurs n'est pas encore claire. La télévision d'Etat syrienne accuse un "groupe
terroriste armé" qui aurait agi en raison du travail humanitaire réalisé par les prélats
dans les environs d'Alep. Abdulahad Steifo, un représentant de la Coalition nationale
syrienne, a déclaré que les deux prélats ont été enlevés près de la localité de Kafr
Dael, après avoir traversé le village de Bab al-Hawa, une zone aux mains des rebelles.
Il a cependant précisé qu'en ce qui concerne l'identité des rebelles, "toutes les
probabilités sont ouvertes". Mgr Boulos el-Yazigi est le frère du patriarche grec-orthodoxe
d'Antioche, Youhanna X el-Yazigi.
Appel de l'Eglise orthodoxe russe à tout
faire pour retrouver les deux évêques
L'Église orthodoxe russe avait appelé
mardi la communauté mondiale à "s'unir pour retrouver le plus vite possible" les deux
évêques. "Nous appelons la communauté mondiale à s'unir pour retrouver les hiérarques
et les laisser regagner leurs églises", a écrit le patriarcat dans une déclaration
publiée sur son site officiel.
"Nous appelons les gouvernements des pays occidentaux
à arrêter de soutenir les extrémistes qui aspirent au pouvoir, car ce qui se passe
en Syrie n'est pas une guerre civile mais une tentative de renverser le régime en
place avec l'aide d'une force extérieure", ajoute-t-il par ailleurs.
"Nous
prenons actuellement des mesures pour savoir où ils se trouvent, pour les aider et
les libérer le plus vite possible", a pour sa part déclaré le chef du Département
des relations extérieures du Patriarcat, le métropolite Ilarion, cité par l'agence
Ria-Novosti. L'Eglise orthodoxe russe appelle également les autorités de Syrie
à faire tout leur possible pour retrouver les évêques.
Déclaration du Directeur
de la Salle de Presse du Vatican
"Cet enlèvement des deux évêques et l'assassinat
de leur chauffeur, alors qu'ils accomplissaient une mission humanitaire, confirme
dramatiquement la tragique situation vécue par la population syrienne et ses communautés
chrétiennes, écrit le Père Federico Lombardi. " Le Saint-Père François a été informé
de ce nouveau fait très grave qui vient s'ajouter à la violence croissante de ces
derniers jours et à une urgence humanitaire aux très vastes proportions. Le Pape suit
ces évènements avec une attention profonde et prie intensément pour la santé et la
libération des deux évêques enlevés et pour, qu'avec le concours de tous, le peuple
syrien puisse finalement voir venir des réponses efficaces au drame humanitaire et
poindre à l'horizon des espérances réelles de paix et de réconciliation.
Un
appel avait aussi été lancé par la communauté de Sant'Egidio pour la libération des
deux prélats.