Le passé ne passe pas : il y a 98 ans à Istanbul, le 24 avril 1915, démarrait dans
un bain de sang le massacre du peuple arménien. Un million et demi d’Arméniens furent
exterminés dans l’empire ottoman, chassés, torturés, violés, humiliés… Des cérémonies
religieuses et civiles vont marquer cet anniversaire. Les arméniens veulent préserver
la flamme du souvenir et ne renoncent pas à exiger la justice et la vérité, malgré
le négationnisme officiel de Turquie et la prudence pour motifs de « raison d’Etat
», adoptée par de nombreux pays.
Ne pas oublier l'horreur de ce crime
A
Rome, le Conseil pour la communauté arménienne a invité les institutions, associations
et médias à ne pas oublier l’horreur de ce crime contre l’humanité, une des pages
les plus sombres du 20° siècle, un exemple négatif à ne pas répéter. Ils mettent en
garde contre le risque de devenir les complices inconscients du négationnisme. En
visite à Paris, il y a quelques jours, le vice-premier ministre turc a indiqué que
son gouvernement attendait de François Hollande l’assurance que le dossier du génocide
arménien ne soit pas rouvert en France. Début 2012, les Sages avaient censuré la loi
pénalisant la négation du génocide arménien. Le président turc pourrait se rendre
en France, mais il faudra préalablement que François Hollande « explique très clairement
son attitude » - a averti le vice-premier ministre turc.