Depuis ses premières interventions, les allusions fréquentes du Pape au Malin, à Satan,
suscitent des interrogations. « Quand on ne confesse pas Jésus Christ, on confesse
la mondanité du diable, la mondanité du démon ». avait-il affirmé dès sa première
messe en citant Léon Bloy devant les cardinaux. Un thème répété lors de la messe des
Rameaux ou même dans ses tweets. C’est désormais dans presque toutes ses homélies
quotidiennes, dans la chapelle de la maison Sainte Marthe, que la question du Malin,
du combat spirituel revient.
Le Pape n’a de cesse d’insister sur le fait que
le péché existe, et qu’il vient avant tout de l’intérieur de nous-même. Le chrétien
ne peut rester prisonnier de sa foi, il doit la partager. D’où ces appels récurrents
à la mission, portés par l’image des « périphéries » et cette invitation à « sortir
».
La calomnie, pire qu'un péché
Par deux fois cette semaine,
lors des messes célébrées devant des groupes d’employés au Vatican, le Pape a évoqué
le mal, en dénonçant ces mondanités, le repli sur soi-même, l’auto-référencement.
Le 15 avril, il évoquait la calomnie, péché suprême: " Nous sommes tous pécheurs,
mais la calomnie, c’est autre chose , c’est « pire qu’un péché expliquait-il, « la
calomnie est l’expression directe de Satan ».
Comment expliquer le choix de
ces mots ? Que disent-ils de la vision du Mal chez le pape François ? Autant de question
qu’Olivier Bonnel a posées à Don Gérard Longeat, prieur de l’abbaye bénédictine
de Ligugé, près de Poitiers.
(Photo: Le
Pape à Saint-Paul Hors-les-Murs, le 14 avril)