Les chrétiens de Syrie ont le choix entre deux coupes amères : mourir ou partir. C’est
avec des accents dramatiques que l’archevêque maronite de Damas évoque la situation
dans un témoignage envoyé à l’agence vaticane Fides. Mgr Samir Nassar affirme que
ce dilemme concerne toute la réalité ecclésiale dans ce pays martyr. Des millions
de civils sans défense, chrétiens et musulmans, affrontent la mort en Syrie, un pays
dévasté par la guerre : bombardements, attentats suicides, snipers, absence de médicaments
et de nourriture, hôpitaux fermés, médecins en fuite….
Face à ce désastre
beaucoup sont tentés par la fuite. L’Eglise locale, malgré sa fragilité, est devenue
un « mur des lamentations ». Chaque jour, nombreux sont ceux qui s’adressent à elle
pour demander protection ou une aide dans leur recherche d’un visa pour partir à l’étranger.
Les chrétiens de Syrie ont vu l’ONU organiser à partir de 2005 le départ systématique
des réfugiés irakiens vers les pays occidentaux. Aujourd’hui, ils sont frustrés par
l’indifférence et le silence du monde face à leur long et triste calvaire.
La
Terre Sainte se vide de ses derniers chrétiens
Les consulats sont fermés
depuis un an et demi. Les plus aisés ont pu partir mais les chrétiens les plus pauvres
ne comprennent pas pourquoi ils doivent mourir dans cette guerre insensée. Pour ces
naufragés, l’Eglise est aujourd’hui le seul recours. Mais les Eglises ne parviennent
pas à apaiser la tempête et les pasteurs sont confrontés, eux aussi, à un dilemme
: dire à leur fidèles de rester, c’est les condamner à mort ; les aider à partir veut
dire vider la Terre Biblique de ses derniers chrétiens.
(Photo AFP prise lors
d'une manifestation à Alep, 2013)