Rome accueille un congrès sur les nouveaux mouvements religieux
Le congrès international sur les évangéliques, pentecôtistes et charismatiques se
tient à Rome ddu 9 au 11 avril, sous les auspices de l’épiscopat allemand. Les nouveaux
mouvements religieux constituent un défi pour l’Eglise catholique. La problématique
est abordée sous plusieurs angles au cours de trois jours de débats avec la participation
d’experts et religieux venus de plusieurs pays, dont l’Allemagne, l’Afrique du Sud,
les Etats-Unis et les Philippines.
Un phénomène polymorphe
Depuis
une trentaine d’années, des centaines de nouveaux groupes religieux, sans lien avec
l’Église catholique, sont apparus en Afrique, en Amérique du Sud et en Asie pour la
plupart. Leur attitude vis-à-vis de la hiérarchie diffère grandement, certains sont
ouverts au dialogue; d’autres ont tendance à s’isoler. Certains recrutent discrètement
et respectent les options différentes; d’autres font une propagande tapageuse.
Un
défi auquel l’Eglise tente de répondre depuis longtemps
C’est en avril
1991, que l’Eglise se penche sur ce phénomène. Les cardinaux se réunissent sous l’égide
du Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux et de son président le cardinal
Francis Arinze. Il y voit un « défi pastoral » et prononce un discours qui fera date
: " Dans notre examen de la position pastorale que l’Église doit adopter à l’égard
des nouveaux mouvements religieux, commençons par dire ce que ne devrait pas être
cette approche pastorale.
Elle ne devrait pas être une attaque. Elle ne devrait
pas être négative à l’égard de leurs membres. Elle devrait plutôt être basée sur la
lumière et l’amour. L’Église voit les personnes qui appartiennent aux nouveaux mouvements
religieux non pas comme des ennemis à attaquer, mais comme des personnes rachetées
par le Christ, qui se trouvent actuellement dans l’erreur et avec lesquelles l’Église
veut partager la lumière et l’amour du Christ. L’Église regarde le phénomène des nouveaux
mouvements religieux comme un signe des temps."
Une opportunité à ne pas
négliger
Si ces communautés détournent de nombreux fidèles de l’Eglise
catholique ou convertissent de nombreuses personnes, elles ne doivent pas uniquement
être perçues dans une perspective de concurrence effrénée sur « le libre-marché du
spirituel ». Elles peuvent être le révélateur de besoins rencontrés par les populations
locales, permettre une réflexion sur l’adaptation de l’Eglise aux demandes de ses
fidèles et permettre d’améliorer son approche pastorale alors que l’année de la Foi
a été lancée en octobre dernier.
Beaucoup d’idées reçues circulent sur les
communautés nouvelles. Theodor Hanf professeur de sciences politiques et sociales
à l’université de Fribourg et à l’université américaine de Beyrouth décrypte ce
phénomène. Des propos recueillis par Olivier Tosseri