Colombie : l’Église mobilisée en faveur des victimes de la violence
Les cloches de toutes les églises de Colombie ont sonné à toute volée mardi pour célébrer
la Journée nationale de la mémoire et de solidarité avec les victimes de la violence
promue par le gouvernement. Il y a quelques jours, le président de la Conférence épiscopale
colombienne, le cardinal Ruben Salazar Gomez, archevêque de Bogota, avait rencontré
le chef de l'État Juan Manuel Santos Calderón, qui l'a remercié pour le soutien de
l'Eglise à cette initiative. Alors que des négociations difficiles se poursuivent
avec les FARC, les Forces armées révolutionnaires de Colombie, Église et l'État affichent
une bonne entente, indique le quotidien du Saint-Siège L'Osservatore Romano. Violence,
pauvreté et exclusion L'Église en Colombie se bat depuis longtemps pour que
le peuple ait le pouvoir de décider de l'avenir du pays, le cas échéant par une assemblée
constituante qui donne vie à une nouvelle Constitution. Ce point a été évoqué
récemment par l'archevêque de Cali, Mgr Darío de Jesús Monsalve Mejía qui se dit d'accord
avec le pape François sur la nécessité d'unir les efforts de tous pour trouver une
réponse à la pauvreté et à l'exclusion. « Ce n'est pas comme n'importe quel plan gouvernemental,
le plan de Dieu est de rétablir la dignité de tous ceux qui l'ont perdue » a souligné
l'archevêque. Les négociations se poursuivent à la Havane Lundi dernier,
le président colombien Juan Manuel Santos avait évoqué l’éventualité d’un accord de
paix dans les prochains mois : « Le processus est en bonne voie. On travaille avec
patience et persévérance à la rédaction d'un accord comme il n'en a jamais été passé
avec les Forces armées révolutionnaires de Colombie. C'est un travail difficile
et complexe ». « C'est pourquoi nous laissons les délégations travailler à La Havane
sans trop spéculer. Si le rythme de ces dernières semaines se maintient, il est parfaitement
possible de conclure le travail d'ici quelques mois », a-t-il déclaré. 600.000
morts et des millions de déplacés
Alors qu'ils n'ont toujours pas conclu
de cessez-le-feu bilatéral en Colombie, des délégués du gouvernement du président
Santos et des Farc négocient depuis novembre 2012 à La Havane un accord de paix pour
mettre fin au conflit armé qui dure depuis près d'un demi-siècle.
Les négociations
de paix entre les deux parties ont commencé le 19 novembre 2012 dans la capitale cubaine.
Interrompues le 21 mars, elles doivent reprendre durant la troisième semaine du mois
d'avril. Le conflit colombien a déjà provoqué 600.000 morts et 15.000 disparus, ainsi
que 3,7 millions de déplacés.