Mines, armes conventionnelles : offensive juridique internationale
C’est un des fléaux qui affligent les populations civiles en temps de guerre et bien
longtemps après la cessation des hostilités : les mines antipersonnel. Ce jeudi 4
avril est célébrée la journée internationale de sensibilisation au problème des mines.
Si de nombreux pays y restent confrontés en raison des guerres passées, en cette année,
c’est la Syrie qui est le plus touchée. Le gouvernement syrien est le seul à utiliser
ces mines depuis 2012, sans compter les bombes à sous-munition non explosés qui parsèment
les champs et les villes du pays.
La lutte contre les mines comprend plusieurs
volets. Le premier est évidemment le déminage sur le terrain. Le second est constitué
de mesures qui vont de la prévention contre le danger encouru dans un environnement
miné à la promotion d’un monde sans mines. Les Etats, l’ONU et les populations doivent
s’employer à créer les conditions législatives, sociales et économiques qui permettront
aux survivants de jouir de leurs droits et de jouer un rôle productif au sein de la
société. C’est ce qu’explique Mgr Silvano Tomasi, observateur permanent
du Saint-Siège auprès des Nations Unies à Genève à Thomas Chabolle
Cette
journée de sensibilisation sur les armes intervient deux jours après l’adoption par
l’Assemblée générale de l’ONU du premier traité sur le commerce des armes conventionnelles.
Une première historique même s’il faut maintenant attendre qu’au moins une cinquantaine
de pays le ratifient. Le Conseil pontifical Justice et Paix salue ce texte en accord
avec la Doctrine sociale de l’Eglise. Mais il faut maintenant passer à l’étape suivante
qui est celle de la ratification pour que les mesures préconisées soient effectivement
appliquées. Cependant, le texte est loin d’être complétement satisfaisant selon Mgr
Tomasi. « il doit être considéré comme un point de départ, et non comme un point d’arrivée
».
Satisfaction mesurée également du côté de la société civile qui s’est mobilisée
depuis des années pour qu’un tel traité soit adopté au niveau international. Le CCFD-Terre
Solidaire rappelle que le calvaire des populations civiles dans les pays en conflit,
comme l’est de la RDC ou la Syrie, est la conséquence d’un contrôle lacunaire de la
circulation des armes au niveau mondial. Selon Zolel Behalal, du CCFD, les dictateurs
qui utilisent ces armes contre leurs peuples, et les marchands d’armes ont maintenant
une épée de Damoclès au-dessus de leurs têtes. Oxfam, également impliqué dans ce dossier,
juge favorablement le traité estimant qu’il envoie un message clair aux dictateurs
: c’est la fin pour eux de l’impunité.
(Photo : un Afghan ayant perdu
ses jambes à cause d'une mine antipersonnel, dans un centre de la Croix-Rouge à Kaboul,
le 3 avril)