L'ONU vote un accord historique pour réglementer le commerce des armes
C'est un "succès diplomatique historique" pour le secrétaire général de l'ONU Ban
Ki-moon, qui devrait donner "un nouvel élan" au désarmement : l'Assemblée générale
des Nations-Unies a adopté mardi le premier traité sur le commerce international des
armes conventionnelles, malgré l'abstention de plusieurs des acteurs majeurs de ce
marché.
Ce traité est le premier texte majeur sur le désarmement à l'échelle
mondiale, depuis l'adoption du traité sur l'interdiction des essais nucléaires de
1996. Il est le fruit de sept ans de négociations.
Une évaluation avant
chaque transaction d'armes
Le texte prévoit qu'avant toute transaction
d'armes - du pistolet aux avions du guerre - chaque pays doit évaluer si ces armements
vendus peuvent être utilisés pour contourner un embargo international, commettre des
"violations graves" des droits de l'homme, ou être détournés au profit de terroristes
ou de criminels. Si c'est le cas, la transaction ne doit pas être autorisée.
Le
traité porte sur tous les échanges internationaux d'armes, mais ne concerne pas les
lois nationales sur le port d'armes. Les munitions seront traitées à part, avec des
contrôles moins exigeants. C'était une volonté des Etats-Unis, premier vendeur d'armes
au monde avec 30% du marché.
Damas, Pyongyang et Téhéran ont voté contre
le texte
154 Etats ont voté pour la résolution ouvrant le traité à la signature.
La Syrie, la Corée du Nord et l'Iran, trois pays frappés par un embargo sur les armes,
ont voté contre.
23 pays se sont abstenus, parmi lesquels certains des principaux
exportateurs (Russie, Chine) ou acheteurs de ces armes (Egypte, Inde, Indonésie).
Chaque
pays est libre de signer ou non ce traité sur le désarmement et de le ratifier. Il
entrera en vigueur à partir de la cinquantième ratification, ce qui "prendra un an
ou deux", selon Peter Woolcott, le diplomate australien qui a présidé les négociations
à New York.