Fin de la mixité dans les écoles de la bande de Gaza. Depuis la promulgation lundi
1er avril d’une loi proposée par le Hamas, toutes les écoles du territoire
palestinien devront procéder à une stricte séparation des filles et des garçons de
plus de neuf ans dès la rentrée prochaine. Par ailleurs, aucun homme ne sera plus
autorisé à donner des cours à des jeunes filles, ni une femme à des garçons.
De
fait, la plupart des établissements dans la bande de Gaza sont déjà non-mixtes. Mais
cette nouvelle législation s’appliquera également aux écoles chrétiennes et à celles
de l'ONU, où filles et garçons suivaient les cours ensemble jusqu'au lycée.
Plusieurs
militantes féministes ont dénoncé une politique ouvertement ségrégationniste, et une
islamisation de la société toujours plus évidente. Le Hamas s’en défend, prétendant
agir, dans ce cas précis, selon les « valeurs palestiniennes traditionnelles ».
Ecoutez
la réaction, inquiète, du père Faysal Hijazin, responsable des Ecoles catholiques
en Palestine pour le patriarcat latin de Jérusalem ; il est interrogé
par Manuella Affejee
Responsable
de cinq écoles, il a protesté quand, il y a plusieurs mois, le projet de supprimer
a été lancé par le gouvernement. A l’époque, le Premier ministre Hanyieh avait assuré
que les établissements chrétiens, présents depuis cent cinquante ans, ne seraient
pas concernés par la mesure. Face à cette menace, le père Hijazin est « prêt à fermer
nos écoles et à ouvrir une petite école pour les enfants chrétiens qui sont là » alors
que ces écoles sont ouvertes à tous et accueillent aussi bien les chrétiens que les
musulmans. Face aux menaces de plus en plus concrètes d’islamisation de la société,
le père se montre inquiet mais s’oppose à cette tendance : « ils ne peuvent pas imposer
la loi islamique dans la société. Ils doivent savoir qu’il y a des chrétiens qui vivent
dans le pays et qu’ils ont le droit d’y vivre ». « Que des chrétiens et des musulmans
vivent dans une même école, cela aide beaucoup la société à s’ouvrir » affirme-t-il.
(Photo : des enfants palestiniens dans une école de Gaza)