Débat sur le mariage aux USA: pourquoi la Cour et non le Congrès?
Deuxième journée d’audience de la Cour suprême des Etats-Unis sur la question du mariage
homosexuel. Les sages se penchent sur la définition du mariage au niveau fédéral,
aujourd’hui seulement possible entre un homme et une femme. A l’extérieur de la plus
haute juridiction du pays, des manifestants pro et contre mariage gay sont organisées
durant toute la durée des audiences. Mais pourquoi est-ce la Cour suprême qui examine
ce texte et non les élus du Congrès ?
La réponse d’André Kaspi, professeur
d'histoire de l'Amérique du Nord à l'Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne
La
Cour suprême réticente à légaliser le mariage homosexuel
La Cour suprême
n’a pas caché sa réticence à légaliser l’union des couples de même sexe à l’échelle
nationale. Si une majorité des Américains est favorable au mariage des homosexuels,
celui-ci n’est pour l’heure autorisé que dans neuf Etats et dans la capitale fédérale
Washington. Alors que l'acceptation des mariages entre personnes de même sexe semble
s'accélérer aux Etats-Unis, comme en écho au débat qui déchire la France, les antis
ont prévu de défiler en nombre : représentants de la Conférence épiscopale, familles
venues de tous les États fédéraux, prêtres catholiques et ministres évangéliques.
Ces jours derniers, les évêques chargés des commissions épiscopales pour les
laïcs, le mariage, la famille et la jeunesse, avaient demandé aux diocèses et aux
paroisses d’encourager la participation des catholiques et d’organiser des prières
communautaires. Il en va, selon eux, non seulement du mariage mais aussi de l’avenir
du pays.
Le soutien du Saint-Siège au mouvement contre le mariage gay
Promoteurs
et participants ont reçu les encouragements du Conseil pontifical pour la Famille
: le président, Mgr Vincenzo Paglia, rappelle que pour les catholiques le mariage
et la famille constituent une ressource unique pour le bien de l’humanité. Le secrétaire
du Dicastère, Mgr Jean Lafitte, qui avait déjà chaleureusement encouragé les manifestants
français contre le mariage pour tous, invite à défendre une culture authentique de
l’amour et de la vie.
Mgr Lafitte dénonce le caractère fallacieux des arguments
juridiques défendus au nom d'un principe de légalité et de tolérance, alors que la
justice et la loi ne peuvent être fondées que sur la dignité de la personne et non
sur ses droits relatifs. L’Eglise rappelle encore que les premières victimes de ces
législations sont les enfants, privés arbitrairement et a priori de la présence d’un
père et d’une mère.