Toutes les banques du pays, fermées depuis le 16 mars, dont les deux plus importantes,
la Laïki Bank et la Cyprus Bank, ne devraient finalement rouvrir que jeudi au lieu
de mardi, a annoncé la Banque centrale dans un communiqué publié tard lundi soir.
Le ministre chypriote des finances a pris cette décision sur les conseils du gouverneur
de la Banque centrale dans le but "d'assurer le bon fonctionnement de tout le système
bancaire". Cela fait dix jours que les établissements bancaires sont fermés devant
la menace de retraits d'argent massifs.
Un plan de sauvetage de dernière
minute pour éviter la banqueroute
L’accord mis au point dans la nuit de
dimanche à lundi prévoit des "décisions douloureuses pour sauver le pays de la faillite",
a estimé lundi soir le président chypriote conservateur Nicos Anastasiades en promettant
lors d'une allocution télévisée que l'île méditerranéenne "se remettrait de nouveau
sur pied". Chypre devra payer un prix élevé. Laïki Bank, la deuxième banque du pays,
va être mise en faillite de manière ordonnée. Elle sera scindée entre une "bad bank",
entité résiduelle amenée à disparaître progressivement, et une "good bank", où seront
regroupés les dépôts inférieurs à 100.000 euros, qui bénéficient d'une garantie publique
dans l'UE. Bank of Cyprus, la première banque chypriote, reprendra à terme les dépôts
garantis de Laïki Bank. Elle reprendra aussi les dettes de celle-ci envers la Banque
centrale européenne (BCE), qui s'élèvent à 9 milliards d'euros. Les titulaires de
comptes dépassant 100.000 euros auprès de la Bank of Cyprus vont aussi subir une ponction
de l'ordre de 30% de leurs avoirs.
L’Eurozone et les marchés restent inquiets
Le
plan de sauvetage n’aura pas convaincu longtemps les marchés. L'euro a accéléré sa
chute lundi en fin d'après-midi, atteignant un temps son plus bas niveau depuis fin
novembre. La crainte est que cet accord ne fasse précédent comme s’en est fait l’écho
le président de l'Eurogroupe Jeroen Dijsselbloem. Il a ensuite fait marche arrière
en affirmant que Chypre était un cas spécifique et que le plan de sauvetage ne saurait
servir de modèle au règlement d'autres problèmes dans la zone euro à l'avenir.