Paris : Inauguration des nouvelles cloches de Notre-Dame
Elles vont désormais rythmer la vie de la cathédrale et de la capitale française.
A Paris, les neuf nouvelles cloches de Notre-Dame ont sonné pour la première fois
à 17 heures ce samedi 23 mars, veille des Rameaux, à l’unisson du gros bourdon Emmanuel
en place depuis 1686. L’inauguration solennelle, présidée par le cardinal André Vingt-Trois,
s’est tenue sur le parvis de la cathédrale de Notre-Dame en présence notamment du
maire de la ville Bertrand Delanoë, du ministre de la culture et de la communication
Aurélie Filippetti et du nonce apostolique en France, Mgr Luigi Ventura.
Un
million de visiteurs sont venus découvrir les nouvelles cloches de Notre-Dame
Le
nouvel ensemble campanaire a été réalisé à l’occasion du 850° anniversaire de la cathédrale.
Huit nouvelles cloches ont été fabriquées par les fonderies normandes de Cornille-Havard.
Un petit bourdon, prénommé Marie, a été lui réalisé aux Pays-Bas. Il s’agit de copies
des cloches disparues au moment de la Révolution française. Elles avaient été fondues,
à part le gros bourdon Emmanuel, pour être transformées en canons.
Depuis
leur arrivée à Paris le 31 janvier et leur bénédiction le 2 février en présence de
plus de 3000 enfants, les nouvelles cloches ont été exposées au public pendant tout
le mois de février et admirées par plus d’un million de visiteurs, un franc succès.
Elles ont été hissées dans les tours et dans la flèche de Notre-Dame fin février.
Sur le site www.notredamedeparis2013.com, vous pouvez retrouver de plus
amples informations sur cet événement. Ci-dessous, un extrait choisi :
Cet
ambitieux projet permettra à la cathédrale Notre-Dame de Paris de retrouver le paysage
sonore qu’elle possédait à la fin du XVIIIe siècle, patrimoine campanaire de tout
premier ordre qui lui manquait et qui, par le passé, a largement participé à la renommée
de l’édifice. Si le grand bourdon Emmanuel demeure aujourd’hui l’un des plus beaux
vases sonores d’Europe, sinon le plus remarquable, comme s’accordent à le dire les
campanologues, musiciens et musicologues, il n’en était pas de même pour les quatre
cloches de la tour nord installées en 1856 et qui faisaient défaut. Défaut par la
mauvaise qualité du métal employé (qui, outre un mauvais rendu acoustique, engendrait
une usure importante), défaut par leur nombre, par leurs tailles, par leurs qualités
acoustiques (elles n’étaient pas accordées entre elles) et défaut par le manque d’harmonie
avec le bourdon avec lequel elles n’étaient pas non plus accordées.
Ce sont
donc des raisons musicales et d’utilisation liturgique de cette sonnerie (offices,
carillon des heures avec des thèmes appropriés à chaque temps liturgique) qui, en
ce XXIe siècle, ont prévalu au choix de la nouvelle composition. La mise en parallèle
avec les éléments historiques (qui sont profusion dans le cas des cloches de Notre-Dame)
a voulu que nous nous retrouvions en parfaite adéquation avec la situation de la sonnerie
des tours à la veille de sa destruction, à savoir : huit cloches dans la Tour Nord
et deux bourdons dans la Tour Sud, ensemble dont la base sera le bourdon Emmanuel.Ces
choix ont été validés à l’unanimité par la Commission Supérieure des Monuments Historiques.
Le
paysage sonore de la fin du XVIIIe siècle pourra se faire entendre à nouveau
En
outre, l’installation d’un nouveau bourdon dans la Tour Sud, dont Viollet-le-Duc avait
d’ailleurs prévu l’emplacement lors de la reconstruction du beffroi en 1845, permettra
d’« économiser » le bourdon Emmanuel qui, du haut de ses 330 ans, doit ménager ses
sonneries à la volée pour assurer sa pérennité. C’est donc à travers cette œuvre patrimoniale
contemporaine, qui s’inscrira dans la lignée des bâtisseurs de cathédrale à l’instar
d’autres projets de ces 850 ans, que le paysage sonore de la fin du XVIIIe siècle
pourra se faire entendre à nouveau sur le parvis de la cathédrale.
Le Choix
des prénoms des nouvelles cloches rend hommage à des grands saints et des personnalités
ayant marqué la vie du diocèse de Paris et de l’Eglise.
Pour la tour Sud
:
·Marie pour le petit bourdon, en l’honneur de la Vierge Marie. Nom du
premier bourdon de Notre-Dame, fondu en 1378.
Pour la tour Nord et par ordre
de taille décroissant :
·Gabriel, en l’honneur de saint Gabriel, qui annonça
la naissance de Jésus à la Vierge Marie. La plus grosse cloche de la Tour Nord portait
déjà ce prénom au XVe siècle.
·Anne-Geneviève ; en l’honneur de sainte Anne,
mère de la Vierge-Marie et de sainte Geneviève, patronne de la Ville de Paris.
·Denis,
en l’honneur de saint Denis, premier évêque de Paris, vers 250, et patron du diocèse.
·Marcel,
en l’honneur de saint Marcel, neuvième évêque de Paris à la fin du IVe siècle.
·Étienne,
en l’honneur de saint Étienne, premier martyr, mais aussi nom de la basilique érigée
à partir de 690 à l’emplacement actuel de la cathédrale.
·Benoît-Joseph, en
l’honneur du pape Benoît XVI, Joseph Ratzinger pape depuis 2005.
·Maurice,
en mémoire de Maurice de Sully, 72e évêque de Paris, de 1160 à 1196, qui fit entreprendre
en 1163 les travaux d’édification de la cathédrale actuelle.
·Jean-Marie, en
mémoire du Cardinal Jean- Marie Lustiger, 139e archevêque de Paris, de 1981 à 2005.