Le Liban dans le doute après la démission de son Premier Ministre
Une nouvelle période d'instabilité politique s'ouvre au Liban. Le Premier ministre
Najib Mikati a démissionné hier, après 20 mois à la tête du pays.
"J'annonce
la démission du gouvernement en espérant que cela fera prendre conscience aux principaux
blocs politiques au Liban de la nécessité d'assumer leurs responsabilités et de faire
preuve de cohésion pour éviter l'inconnu au Liban", a-t-il déclaré à l'issue d'un
conseil des ministres marqué par de profondes divisions.
Les forces politiques
libanaises n'ont pas réussi à se mettre d'accord sur deux dossiers : celui de la réforme
de la loi électorale et la prolongation du mandat du chef des Forces de sécurité intérieures,
le général Achraf Rifi.
Un compromis sur une réforme électorale impossible
à trouver
Des élections législatives doivent avoir lieu en juin prochain.
Plusieurs partis chrétiens voulaient changer la loi électorale qui date de 1960, estimant
qu'elle leur est défavorable. Mais aucun accord n'a été trouvé dans un pays où l'équilibre
politique repose sur une répartition précise des différentes communautés religieuses
dans les institutions politiques.
Autre point d'achoppement : le choix du chef
des Forces de sécurité intérieures, qui a profondément divisé un gouvernement dominé
par le Hezbollah (allié du président syrien Bachar Al-Assad) au moment de prolonger
le mandat du général Achraf Rifi, personnalité sunnite, opposant au régime de Damas.
Cette
démission inattendue de Najib Mikati a lieu au moment où les conflits entre Alaouites
et Sunnites ont repris à Tripoli, dans le Nord du pays. La situation actuelle en Syrie,
ancienne puissance tutélaire de Beyrouth, est toujours une menace pour l'équilibre
du pays du Cèdre.
(Avec AFP)
(Photo : Le Premier Ministre démissionnaire
Najib Mikati)