« L’unité des églises chrétiennes est la première de nos préoccupations »
« Je remercie du fond du cœur mon frère Andrea ». C’est avec ces mots que la pape
a pris la parole lors de la rencontre mercredi avec les représentants des diverses
églises chrétiennes et des communautés ecclésiales, de la communauté juive et des
autres religions, dans la salle Clémentine, au Vatican., car avant lui s’est exprimé
le patriarche œcuménique de Constantinople et successeur de Saint André Apôtre.
Bartolomeo
Ier a d’abord salué le pape émérite, « un homme humble qui s’est distingué pour sa
connaissance théologique et sa charité » et, s’adressant au pape François : « la tâche
et les responsabilités qui vous attendent, devant Dieu et les hommes, sont énormes.
»
Le patriarche est ensuite allé à l’essentiel : « l’unité des églises chrétiennes
est la première et la plus importante de nos préoccupations ». C’est « un des présupposés
fondamentaux pour que notre témoignage chrétien soit crédible aux yeux de ceux qui
sont proches et de ceux qui sont plus lointains ». « Pour réaliser l’unité, a ensuite
affirmé le patriarche, il est nécessaire que le dialogue théologique, déjà entrepris,
se poursuive afin que la vérité de la foi, l’expérience des Saints et la tradition
du premier millénaire, commune à l’Orient et à l’Occident, puissent être comprise
ensemble ». « C’est un dialogue à poursuivre dans la vérité et dans la charité, dans
un esprit d’humilité et de douceur, avec les armes de la vérité ».
En temps
de crise, que « ceux qui ont plus partagent avec ceux qui n’ont pas »
Au
regard de la crise économique en cours, le patriarche estime qu’elle exige l’organisation
d’une action humanitaire et s’adressant au Pape : « vous en avez une grande expérience
comme bon samaritain en Amérique latine ». Expérience de l’amertume et de la souffrance
humaine. Pour le patriarche œcuménique, « ceux qui ont plus, doivent partager avec
eux qui n’ont pas » et c’est seulement ainsi que tous obtiendront que la paix, « une
richesse pour tous ». Aider les personnes qui en ont besoin n’est qu’accomplir la
volonté de Dieu, affirme-t-il encore.
Pour le patriarche, le choix de simplicité
qu’a fait le pape a rendu et rend évident le critère qui le guide dans son choix de
l’essentiel. « Cela remplit d’espérance le cœur de vos fidèles de par le monde, et
en général de tous les hommes. »
« Dans l’histoire de la vie de l’Eglise du
Christ, certaines vérités de l’Evangile ont été déformées et dénaturées par certains
groupes chrétiens avec pour résultat qu’aujourd’hui, dans de larges pans des populations
chrétiennes, prévalent des concessions mondaines ». Or, poursuit-il, « nous devons
nous rappeler les uns aux autres et à tous que la vérité est celle de Dieu ». Fidèles
et pasteurs travaillent sur terres dans la perspective célestes, via les réalités
terriennes.
Ses vœux pour le nouveau pape « vénéré et aimé », qu’il corrige
les « tendances mondaines » pour que le monde retourne à sa dimension originelle,
« celle de la charité ». Le patriarche prie enfin avec tous les chrétiens pour que
le pape puisse accomplir « cette haute, grave et difficile mission ».
Marie
Duhamel
(Photo : le pape François avec le patriarche œcuménique de Constantinople
Bartolomeo Ier)