C’est un peu la réunion de la dernière chance qui s’est ouverte lundi à New York.
Les 193 pays membres de l'ONU ont 11 jours, du 18 au 28 mars, pour tenter de conclure
le premier traité international sur le commerce des armes conventionnelles. L'objectif
est de réguler le trafic d'armes licite et prévenir le trafic illicite. La tâche s’annonce
difficile tant les intérêts économiques sont importants.
Les précédentes négociations,
en juillet dernier, s’étaient soldées par un échec. Après quatre semaines de débats
un compromis avait était trouvé mais les Etats-Unis, en pleine campagne électorale,
et la Russie s’y étaient opposés réclamant un délai de négociation supplémentaire.
Depuis 2006, des centaines d'ONG font pression auprès de l'ONU pour la création d'un
instrument juridiquement contraignant afin de réguler le commerce des armes, qui tuent
près de 2 000 personnes par jour.
Parmi les points d’achoppement : la question
des munitions. En tant que premier fabricant au monde, les Etats-Unis s'opposent à
leur inclusion dans le champ d'application du traité. Le texte ne couvre pas non plus
les accords de coopération militaire. La France, a ainsi fourni des armes à des pays
où de graves violations des droits humains ont été commis. La Russie pour sa part
continue de vendre des armes à son allié syrien. Pour les différentes ONG engagées
dans ce combat, comme le CCFD, il est désormais urgent d’intervenir et le risque
est grand de passer à côté d’un accord historique.
Écoutez Zobel Behalal,
chargé du plaidoyer paix et conflits au CCFD - Terre Solidaire. Des propos recueillis
par Hélène Destombes
Amnesty International rappelle que les cinq membres permanents
du Conseil de sécurité de l’ONU, c'est-à-dire la Chine, les Etats-Unis, la France,
la Russie et le Royaume-Uni sont « responsables de plus de la moitié des ventes d’armes
classiques » dans le monde.