Mgr Lacroix : réforme interne et dialogue avec le monde, les défis du Pape François
Mardi, près de 200 000 personnes ont assisté à la messe d’inauguration du pontificat
du pape François place Saint-Pierre. L’enthousiasme des fidèles ne faiblit pas et
les attentes sont nombreuses.
Le nouveau souverain pontife est attendu sur
des dossiers aussi sensibles que la sécularisation massive et inexorable des sociétés,
le dialogue avec les autres religions, les questions bioéthiques et morales, etc.
Sans oublier l’impérieux besoin de réformes, à l’intérieur même de l’Eglise, que beaucoup
de fidèles appellent de leurs vœux.
Au micro de Radio Vatican, Mgr Gerald
Lacroix, l'archevêque de Québec évoque, l’émotion et la grande espérance que suscite
l’élection du pape, les défis que celui-ci sera amené à relever
Pour
l’archevêque de Québec, l’élection du pape François fut « une surprise de Dieu »,
« une grande joie partagée par l’humanité entière ». En choisissant le nom de François,
« un coup de cœur », le pape a touché « les cordes sensibles des croyants ». En effet,
explique Mgr Lacroix, Saint François a vécu à une époque très difficile de l’Eglise
et « il a su, avec son amour du Christ et de l’Evangile et son radicalisme évangélique,
sa simplicité son humilité et sa pauvreté, donné un souffle qui est encore là aujourd’hui,
plus de 800 ans après… Alors, imaginez un pape qui prend ce nom-là ! Cela donne beaucoup
d’espérance pour l’Eglise. »
Que Seigneur lui donne le courage d’aller jusqu’au
bout dans la réforme de la Curie
Selon l’archevêque canadien, il y a de
grande réforme à faire et le pape François « le voit très bien ». Il faut du renouveau
et même une conversion, un « thème récurrent », afin que « notre vie soit cohérente
avec l’Evangile que nous proclamons ». A l’intérieur de l’Eglise, affirme Mgr Lacroix,
il y a un appel « pour que pasteur et fidèles reviennent à l’Evangile ». « il y a
de la grogne », explique le prélat. Pour lui, il faudrait peut-être faire autrement
entre dicastères et avec les évêques. « Francois, que le Seigneur lui donne le courage
d’aller jusqu’au out dans cette réforme » de la Curie.
Quand Manuella Affejee
demande à Mgr Lacroix s’il faudrait « plus de collégialité et de collaboration effective,
de transparence et de clarté ». Il répond « tout ça ». « Les fidèles et l’ensemble
de l’humanité a besoin de voir chez nous un témoignage de vie chrétien et on a du
chemin à faire… moi le premier. »
Réfome interne, oui, mais nous avons une
mission : nous sommes le levain dans la pâte
Réforme en interne, mais qu’en
est-il de lien unissant l’Eglise et le monde. Mgr Lacroix, l’archevêque de Québec
estime que « déjà les premiers signaux que nous envoie le pape François sont très
encourageants. On a vu les réactions des chef du monde, d’autres pays et d’autres
cultures. Il voit une grande fraîcheur dans ce pape ». Il est « le serviteur des serviteurs
», on l’écrit toujours, explique l’archevêque, mais cela semble encore plus vrai chez
François. Cependant, poursuit-il la priorité est de poursuivre « le dialogue avec
l’humanité ». « On est pas là pour nous même, mais on a une mission : on est le levain
dans la pâte, la lumière du monde. mais le sommes-nous vraiment dans toute les sphère
s de la vie ? », s’interroge Mgr Lacroix.