Déclaration du Père Lombardi sur les accusations contre Bergoglio
Le Vatican a fermement rejeté vendredi midi les accusations de connivence présumée
avec la junte militaire argentine à l'encontre du pape François, les qualifiant de
"calomnieuses et diffamatoires". Voici le texte de sa déclaration officielle:
"La
campagne contre Bergoglio est de notoriété publique et remonte déjà à plusieurs années
en arrière. Elle est menée par une publication spécialisée dans des campagnes parfois
calomnieuses et diffamatoires. La matrice anticléricale de cette campagne et d'autres
accusations contre Bergoglio est notoire et évidente. L'accusation se réfère à l'époque
où Bergoglio n'était pas encore évêque, mais supérieur des Jésuites en Argentine et
à l'épisode des deux prêtres qui ont été enlevés et qu'il n'aurait pas protégés. Jamais
il n'y eut d'accusation crédible et concrète à son encontre. La Justice argentine
l'a interrogé une fois en tant que personne informée des faits, mais il n'a jamais
été accusé de rien. Lui-même a rejeté les accusations de manière documentée. Il existe
par contre de nombreuses déclarations qui prouvent que Bergoglio fit beaucoup pour
protéger de nombreuses personnes durant l'époque de la dictature militaire. On connaît
aussi le rôle de Bergoglio -une fois devenu évêque- pour appuyer les demandes de pardon
de l'Eglise en Argentine pour ne pas avoir fait suffisamment pendant ce temps de la
dictature. Les accusations font partie d'une utilisation d'analyses historico-sociologiques
de la période de la dictature faite depuis des années par des éléments de la gauche
anticléricale pour attaquer l'Eglise. Elle doivent être rejetées de manière ferme".
Selon le père Lombardi, l'un des deux jésuites enlevés par la junte et
que Jorge Mario Bergoglio n'aurait pas protégé, a raconté ces jours-ci à un journal
allemand qu'ils avaient tous ensemble avec le père Bergoglio "concélébré une messe
quand celui-ci était évêque de Buenos Aires dans une manifestation publique de paix
et d'harmonie".
Les détracteurs de Jorge Bergoglio stigmatisent son rôle dans
la disparition de deux missionnaires jésuites, Orlando Yorio et Francisco Jalics,
emprisonnés le 23 mars 1976, puis torturés sur ordre de la junte. Ils avaient été
libérés cinq mois plus tard. Le Père Bergoglio était à l'époque le provincial des
jésuites en Argentine.