2013-03-13 19:09:24

Fumée blanche ! Nous avons un Pape


Fumée blanche ! Et les cloches de la Basilique Saint-Pierre à toute volée ! C’est le signe que tout le monde attendait depuis mardi après-midi, début effectif du Conclave qui devait choisir le successeur de Benoît XVI.

Fumée blanche au deuxième jour de conclave. Les 115 cardinaux électeurs, le même nombre que pour l’élection de Benoît XVI, ont donc élu son successeur. Mais le suspense reste entier. Qui ont –ils choisi ? Nous le saurons d’ici peu, de trente à 40 minutes, des minutes interminables...

Juste avant de brûler les derniers bulletins de vote qui ont mis en évidence qu’un cardinal avait dépassé le chiffre de 77, la majorité qualifiée des deux tiers des votes, un moment très important s’est déroulé avant la fumée blanche. Le dernier dans l’ordre des Cardinaux diacres a appelé le Secrétaire du collège des cardinaux Mgr Lorenzo Baldisseri et le Maître des célébrations liturgiques pontificales, Mgr Marini. Et en leur présence, car il faut savoir que le Doyen ( en l’occurrence le Cardinal Sodano) ou le vice –doyen ( le Cardinal Etchegaray) ont à demander le consentement de l’élu. Mais tous les deux, pour avoir dépassé les 80 ans, ne participaient pas au conclave, et c’est donc au Cardinal Re, en qualité de doyen des Cardinaux évêques qu’est revenu la tâche de présider le Conclave.

C’est donc lui qui, en présence de Mgr Baldisseri et Mgr Marini, vient de poser la question fatidique à l’élu. « Acceptez-vous cette charge de devenir Pape et quel nom choisissez-vous. » Rappelons que si l’élu n’est pas évêque, il doit être ordonné aussitôt. Le conclave ne prend fin en effet que lorsque l’élu a répondu favorablement à la question : « Acceptez-vous votre élection canonique comme souverain pontife ? » (en latin Acceptasne electionem de te canonice factam in Summum Pontificem ?) puis à « De quel nom voulez-vous être appelé ? » (en latin Quo nomine vis vocari ?), le Pape répondant avec le nom qu’il a choisi, et il est finalement proclamé.

Et c’est alors seulement que les derniers bulletins du scrutin ont été brûlés avec des fumigènes pour produire la fameuse fumée blanche, celle que l’on vient de voir s’échapper de la cheminée et qui vient d’annoncer au monde l’élection du nouveau souverain pontife. Et le conclave est officiellement terminé !

On attend à présent, pas avant une vingtaine de minutes, une demi-heure, peut-être un peu plus, que le Cardinal Jean-Louis Taura, protodiacre, apparaisse à l’imposant balcon central de la loggia des bénédictions de la basilique Saint Pierre et vienne nous annoncer la nouvelle de l’élection du Pape. Avec le célèbre « Habemus Papam » Cela permettra à pas mal de monde de rejoindre la Place Saint-Pierre.

Mais pourquoi cette attente …Tout simplement parce qu’il faut habiller le nouveau pape comme un Pape, je dirais. Et pour ce faire, le Pape élu a rejoint à présent la sacristie de la Chapelle Sixtine, appelée aussi « la Chambre des larmes », pour revêtir les habits pontificaux. On peut imaginer qu’un jour un pontife ait fondu en larmes, pris par l’émotion ou la prise de conscience du poids des responsabilités et du rôle qu’il aurait à assumer.

Rappelons que c’est l’atelier de couture romain fondé en 1790 : Gammarelli qui est chargé d’habiller les papes depuis des décennies. Les vêtements destinés au futur pape avaient été apportés au Vatican avant le Conclave. Et pour la petite histoire, ils sont confectionnés en trois tailles différentes, small, medium et large, pour correspondre à toutes les corpulences possibles. Et permettre au nouveau Pape de se présenter au plus vite aux fidèles depuis la loggia vêtu de ses nouveaux habits pontificaux. Et d’ensuite donc donner sa bénédiction Urbi et Orbi.

Cette tenue pontificale est composée d’une soutane blanche, et le nouveau Pape reçoit aussi une étole aux effigies des apôtres Pierre et Paul qu’il ne portera qu’en cette circonstance. Le nouveau Pape revient ensuite au milieu des cardinaux et reçoit leur hommage. Et tous entonnent le « Te Deum » qui marque la fin du Conclave. On se souvient que Benoît XVI avait pris le temps aussi de descendre dans la crypte de la Basilique Saint-Pierre pour prier sur la tombe de Saint Pierre et de Jean-Paul II. Ce qui peut expliquer aussi le temps d’attente jusqu’à l’apparition à la Loggia. Cette fois il est prévu que le Pape élu avant d’arriver à la Loggia prenne un moment de prière dans la Chapelle Pauline, qui fut un temps la salle des Conclaves.

Mais le premier à apparaître ne n’oublions par sera le cardinal français Jean-Louis Tauran qui prononcera la célèbre formule : Habemus papam dominum cardinalem………, qui sibi nomen imposuit…….Et nous comprendrons alors qui est devenu le 266 ème Pape de l’Eglise catholique. Quel Cardinal. Et quel nom de Pape il aura choisi. Le Pape pourra alors apparaître et donner sa première bénédiction apostolique Urbi et Orbi.

Le nom qu’aura choisi le nouveau Pape ( je vous rappelle que nous ne savons pas encore qui a été élu) sera une manière d’annoncer son programme. On se souvient que le prénom Benoît, en avril 2005, avait surpris. Benoît XVI en avait ensuite donné les clés: hommage à saint Benoît et à la naissance du monachisme en Europe et à Benoît XV, le pape qui tenta, en vain, d’imposer la paix lors de la Première Guerre mondiale. Un pape européen, en somme. Les premières paroles du Pape seront également intéressantes…

On se souvient de Jean Paul II le 16 octobre 1978: Jean-Paul II apparut au balcon à 19h15, et, en se tenant à la balustrade, (pour la première fois un pape parlant au lieu de simplement bénir la foule), il gagna aussitôt la sympathie par les mots prononcés avant sa bénédiction urbi et orbi, le désormais célèbre : si je me trompe vous me corrigerez).

Mais toute sa déclaration disait : « Loué soit Jésus-Christ. Très chers frères et sœurs, nous sommes encore tout attristés par la mort de notre très aimé pape Jean-Paul Ier. Et voilà que les éminents cardinaux ont appelé un nouvel évêque de Rome. Ils l’ont appelé d’un pays lointain, lointain, mais toujours si proche par la communion dans la foi et la Tradition chrétienne. J’ai eu peur en recevant cette nomination, mais je l’ai fait en esprit d’obéissance à Notre-Seigneur Jésus-Christ et de confiance totale à sa Mère, la Très Sainte Vierge. Je ne sais si je peux bien m’expliquer dans votre..., dans notre langue italienne. Si je me trompe, vous me corrigerez.

Et ce fut d’autant plus sympathique que dans ce discours, prononcé en italien, Jean-Paul II commit une faute de langage. En effet, il dit : « ...se mi sbaglio mi corigerete! » (ce qui signifie littéralement : « si je me trompe, vous me corrègerez! » alors qu'il aurait été plus correct de dire : "mi correggerete."). Cette faute de Jean Paul II , intentionnelle ou non, permit de voir ses efforts largement appréciés et il gagna immédiatement la sympathie de la foule et d'une partie des commentateurs amusés de voir un pape s'acceptant comme une personne qui n’était pas infaillible…

Jean-Paul II avait terminé cette première prise de parole en ajoutant : « Et voilà, je me présente à vous tous, pour confesser notre foi commune, notre espérance, notre confiance en la Mère du Christ et de l’Église, et aussi pour recommencer de nouveau sur cette route de l’histoire et de l’Église, avec l’aide de Dieu, et avec l’aide des hommes. »

Si l’on se souvient des premiers mots de Benoît XVI : le 19 avril 2005, à 18 h 48, précédé de la croix processionnelle, le Pape Benoît XVI est apparu à la loggia centrale de la Basilique vaticane. Avant de prononcer la Bénédiction Urbi et Orbi, il a salué la foule rassemblée Place-St Pierre et dans la Via della Conciliazione: "Chers frères et soeurs, après le grand Pape Jean-Paul II, les Cardinaux m'ont élu moi, un humble et simple ouvrier de la Vigne du Seigneur. Je suis consolé de savoir que le Seigneur sait œuvrer et agit aussi avec des instruments insuffisants. Et avant tout, je m'en remets à vos prières. Dans la joie du Seigneur ressuscité, confiants dans son aide permanente, nous devons aller de l'avant. Le Seigneur nous aidera et Marie sa Mère sera avec nous. Merci".
Des paroles prophétiques, après la renonciation de benoît XVI.
-------------

Rappelons que cette fumée blanche qui s’échappe de la cheminée de la Chapelle Sixtine, où s’est tenu le Conclave. Cette fumée blanche était produite traditionnellement par un feu de paille, mouillée. Depuis le conclave de 2005, des fumigènes colorants fabriqués par un « poêle électronique » sont utilisés pour éviter les confusions. De plus, on a décidé cette année-là de faire sonner les cloches de Saint-Pierre en accompagnement de la fumée blanche afin d'éviter les hésitations des spectateurs sur la couleur des volutes s’échappant de la cheminée.
Le directeur de la salle de presse du vatican, le Père Lombardi, samedi dernier avait vanté avec humour la "beauté de l'événement" que constitue la fumée blanche annonciatrice de l'élection d'un nouveau pape, jugeant que c'était "beaucoup plus intéressant qu'une horloge suisse" ou un SMS.

Reste que l’on a parfois eu des sueurs froides, avec des fumées….aux multiples nuances de gris qui ont laissé plus d’un observateur perplexe !
Lors de l'élection de Benoît XVI en 2005, non seulement la fumée n'était pas parfaitement blanche dès le début, mais les cloches censées battre à toute volée au moment crucial étaient restées désespérément muettes pendant plusieurs minutes.
Certains, ses derniers jours, émettaient l’idée ou le désir de recevoir un SMS ou un tweet dans la foulée….Un jour peut-être, mais ce n’était pas d’actualité pour cette fois.
--------------








All the contents on this site are copyrighted ©.