Le déroulement du conclave dans la chapelle Sixtine obéit à un rite précis décrit
par la Constitution Apostolique Universi dominici gregis, promulguée par Jean-Paul
II le 22 février 1996. Les cérémoniaires pontificaux distribuent aux cardinaux deux
ou trois bulletins de vote sur lesquels sont inscrits les mots : Eligo in Summum Pontificem
suivis d’un espace blanc pour qu’ils puissent y inscrire le nom de leur choix.
Déroulement
du scrutin
Une fois isolés du monde, les électeurs commenceront par tirer
au sort neuf d’entre eux, pour désigner trois scrutateurs responsables du dépouillement
des bulletins de vote, trois délégués - les infirmarii chargés d’aller recueillir
les votes des éventuels cardinaux malades restés dans leur chambre -, et enfin trois
réviseurs, chargés de vérifier le travail des scrutateurs. Ces derniers se placeront
près de l’autel de la chapelle, sous la fresque du Jugement Dernier de Michel-Ange. Les
cardinaux iront ensuite un par un jusqu’à l’autel la main levée, toujours selon l’ordre
de préséance. "Je prends à témoin le Christ Seigneur qui me jugera que je donne ma
voix à celui que, selon Dieu, je juge devoir être élu", diront-ils alors à haute voix
avant de placer leur bulletin dans l’urne. Les deux tiers des voix des cardinaux présents
au conclave sont nécessaires pour élire le pape, avec une voix supplémentaire dans
le cas où leur nombre ne serait pas divisible par trois. Avec 115 électeurs présents,
ce sont donc 77 voix qui seront nécessaires à l’élection du prochain pape.
En
cas de scrutin difficile
Après trois jours de votes sans résultat, une
journée est consacrée à la prière et à de libres échanges entre les électeurs. Les
cardinaux voteront ensuite encore sept fois, avant une nouvelle interruption. Après
trois pauses de ce type, si les sept derniers scrutins ne donnent toujours aucun résultat
décisif, les cardinaux devront décider à la majorité absolue de changer la manière
de procéder. Deux solutions se présenteront alors à eux : opter pour un vote à la
majorité absolue des suffrages, ou bien voter sur deux noms seulement, les deux ayant
obtenu le plus de voix au scrutin précédent.
Habemus Papam
Lorsque
le Pape est élu, le dernier des cardinaux diacres appellera dans la chapelle Sixtine
le secrétaire du collège des cardinaux et le Maître des célébrations liturgiques pontificales.
Le doyen du sacré collège demandera officiellement au cardinal élu s’il accepte sa
charge et quel nom il choisit. Les derniers bulletins brûlés produiront la fumée
blanche qui annoncera au monde l’élection du nouveau souverain pontife pendant que
les cloches sonneront. Une quarantaine de minutes s’écoulera alors au cours desquels,
pendant que la foule se rassemblera sur la place Saint-Pierre, le nouveau pape revêtira
les ornements pontificaux. Ils sont composés de trois soutanes blanches de tailles
différentes ayant été préparées dans la « Chambre des Larmes ».
Il recevra
une étole aux effigies des apôtres Pierre et Paul que le pape ne porte qu’en cette
circonstance. Le nouveau Pape recevra ensuite un par un l’hommage des cardinaux. Le
premier des cardinaux diacres (Protodiacre) , le cardinal français Jean-Louis Tauran
se rendra à la loggia de la Basilique Saint-Pierre et prononcera la célèbre formule
: Habemus papam dominum cardinalem…, qui sibi nomen imposuit… Ce dernier pourra à
ce moment apparaître et donner sa première bénédiction apostolique Urbi et Orbi. Sans
oublier les premières phrases comme Pape. Des mots qui restent à jamais.