Les cardinaux entrent dans le temps de la prière et du discernement
A 17 heures, les cardinaux électeurs ou non électeurs ont été conviés à un temps de
prière pour l'Eglise en la basilique Saint-Pierre. Une célébration présidée par le
cardinal Angelo Comastri, l'archiprêtre de la basilique. Au troisième jour des congrérations
générales, les cardinaux semblent se recentrer sur la prière et la réflexion. Ils
semblent prendre une certaine distance avec l'effervescence provoquée par la présence
à Rome de plusieurs milliers de journalistes. Ils seraient plus de 5 000, représentants
plus de 1400 journaux, radios, agences ou télévisions.
Lundi et mardi, les
cardinaux nord-américains ont tenu deux conférences de presse au Nord Americain College.
Mercredi, elle était prévue, mais fut annulée avec un préavis d’une heure. Dans un
communiqué, le porte-parole des évêques américains explique que cette décision a été
prise à la suite de préoccupations formulées lors de la 4ème congrégation générale
mercredi matin. Par mesure de prévention, les évêques américains ont également décidé
de ne plus donner d’interview à la presse.
La tradition du conclave, la
réserve
Interrogé sur ce fait en conférence de presse mercredi midi, le
directeur de la Salle de presse du Saint-Siège a d’abord expliqué que le chemin qui
conduit le collège cardinalice vers le conclave est « une situation particulière ».
« Ce n’est pas un synode ou un congrès où l’on cherche à donner toutes les informations
lors de conférences de presse ». « Ce chemin, poursuit-il, nécessite un certain
respect à donner aux participants qui doivent prendre une décision en conscience »
sur un des membres du collège. « Donc la tradition du conclave est celle de la réserve
» pour que les cardinaux aient « plus de liberté et d’indépendance de décision ».
Pour favoriser ce respect vis-à-vis des cardinaux appelés à faire un choix déterminant,
le père Lombardi tient chaque jour une conférence de presse « synthétique » en accord
avec les cardinaux et le doyen du collège cardinalice.
« C’est aux cardinaux
de savoir quel chemin emprunter vers l’élection du Saint Père »
Quant à
la décision des cardinaux américains de tenir ou non des conférences de presse, le
père Lombardi estime qu’il n’a pas « d’indication à donner aux cardinaux sur le comportement
à adopter avec la presse ». Il s’agit d’en parler lors des congrégation générale.
« C’est aux cardinaux de savoir quel chemin emprunter vers l’élection du Saint Père
». Aussi, explique le père Lombardi, « cela ne m’étonne pas qu’il y ait des différentes
étapes » tout au long de ce chemin. « Au début on est ouvert, on partage sur le moment
qu’on vit et, au fur et à mesure, en fonction des décisions du collège cardinalice,
on avance ensemble sur la manière dont on communique ».
Mais, s’interroge un
journaliste, cette exigence de communiquer appartient-elle seulement aux Américains
? Sans donner d’explication ferme, le directeur de la salle de presse du saint Siège
suppose que si les cardinaux américains ont organisé des conférences de presse c’est
sans doute parce qu’ils sont « plus nombreux », qu’ils ont « une bonne organisation
dans leur rapport avec la presse et que les médias américains sont venus très nombreux
(à Rome ), avec tant de personnes ». « Je n’ai pas été surpris par le fait que les
évêques américains aient souhaité communiquer avec les différents médias », a conclu
le père Lombardi.
D’autres épiscopats n’ont pas tenu de conférence de presse.
Peut-être parce qu’ils sont « moins nombreux, moins organisés ou ils n’y ont pas pensé
», estime le père Lombardi. Il n’y a pas de briefings des évêques allemands ou italiens.
« Chacun peut faire ses propres considérations ».
Tous les cardinaux sont
«coresponsables » du chemin emprunté vers le conclave
Mais, répète et insiste
le père Lombardi, « les cardinaux sont un corps » et ils sont « tous coresponsables
du chemin de discernement du collège cardinalice dont ils font partie. Chacun évalue
ensuite la meilleure manière d’avancer dans ce chemin, mais on voit une progression
vers plus de réflexion, de prière et de discrétion sur ce chemin qui conduit au conclave
où le secret est absolu ».
Photo : le cardinal Zen, évêque émérite de Hong
Kong, prie dans la basilique Saint-Pierre