Congrégation générale : 113 électeurs et pas d'entrée imminente en conclave

La date du conclave n’a pas été décidée lors de la 4ème congrégation générale. Mais « pour accélérer le rythme », a dit le directeur de la Salle de presse du Saint siège lors d’une conférence mercredi midi avec des centaines de journalistes venant de 65 pays, deux congrégations sont prévues jeudi, le matin comme l’après-midi.
Concernant le calendrier de ces prochaines heures, à 17heures, rappelle le père Lombardi, un temps de prière pour l’Eglise sera présidé par le cardinal Angelo Comastri, l’archiprêtre de la basilique Saint Pierre et non par le doyen du collège cardinalice comme précédemment annoncé. L’ensemble des cardinaux y a été convié. La basilique sera ouverte au public.

113 électeurs sont à Rome

A 9 h30 mercredi, la 4ème congrégation générale a débuté avec une prière plus longue qu’à l’accoutumée, celle de l’Ora media. 153 cardinaux, électeurs et non électeur étaient présents. Quatre cardinaux arrivés à Rome hier ont prêté serment : le cardinal allemand Karl Lehmann, le cardinal égyptien Antonios Naguib, le cardinal venant de Hong Kong, John Tong Hon et le cardinal Friedrich Wetter, l’archevêque émérite de Munich. Outre le cardinal Wetter, tous sont électeurs.

113 cardinaux électeurs sont arrivés à Rome. Deux cardinaux électeurs manquent encore à l’appel. Le cardinal Kazimierz Nycz, l’archevêque de Varsovie doit arriver dans l’après-midi et le cardinal Jean-Baptiste Pham Minh Man, Archevêque de Ho Chi Minh arriverait, lui, jeudi.

Afin de montrer la familiarité et l’atmosphère amicale qui règne en salle du Synode, le père Lombardi a rapporté que mercredi matin, le doyen du collège cardinalice, le cardinal Angelo Sodano, a adressé ses meilleurs vœux aux différents cardinaux qui ont célébré leur anniversaire ces derniers jours. Le cardinal Francesco Coccopalmerio, président du conseil pontifical pour les textes législatifs, a fêté ses 75 ans. Le cardinal Terrazas fetera lui ses 77 ans jeudi et enfin le cardinal Walter Kasper a eu 80 ans mardi.

Lors du conclave, ce n'est pas l'âge, mais l'ordre des cardinaux qui compte

Le fait que le cardinal Kasper ait 80 ans ne l’empêche pas de voter lors du prochain conclave, car son anniversaire a eu lieu pendant la vacance apostolique rappelle le directeur de la salle de presse du Saint-Siège. S’il les avait eu avant la vacance, il n’aurait pas pu participer au conclave.
Walter Kasper, ancien président du Conseil pontifical pour la Promotion de l’Unité des chrétiens est le plus ancien des électeurs. Cela ne lui donne pas une préséance par rapport aux autres. « Ce n’est jamais l’âge qui compte, mais l’ordre auquel appartiennent les cardinaux », précise le père Lombardi, à commencer par l’ordre des cardinaux-évêques conduit par le cardinal Giovanni Battista Re, suivi par l’ordre des cardinaux-prêtres mené par le cardinal Daneels et enfin l’ordre des cardinaux-diacres conduit là par le cardinal Tauran.

Les cardinaux ont parlé du profil du futur pape

Mercredi, lors de la quatrième congrégation à huis clos, 18 cardinaux sont intervenus, venant de toutes les parties du monde. Au total depuis lundi, on compte 51 interventions représentant les 5 continents.

Les thèmes principaux, « les chapitres fondamentaux » abordés mercredi sont : l’Eglise dans le monde d’aujourd’hui, l’exigence de la nouvelle évangélisation, le Saint-Siège, le rapport du Saint-Siège avec les épiscopats, les attentes et le profil du nouveau pape, les attentes des cardinaux pour la nouvelle direction de l’Eglise.


Questions /réponses avec la presse


- Pourquoi ce délais avant de communiquer la date du conclave, y a-t-il une volonté de retarder le conclave, demandait un journaliste. « Mon interprétation est simple », a répondu le père Lombardi, « on sent très bien au sein du collège la volonté d’une préparation sérieuse, approfondie, et non faite à la hâte. Donc dans ce contexte, il n’a pas semblé opportun de voter sur une date d’entrée en conclave ». Cela paraitrait comme une pression faite par certains sur le collège cardinalice. En outre, a-t-il poursuivi, « il faut tenir compte du fait que plusieurs cardinaux viennent d’arriver. Et demain le dernier cardinal arrivera, donc il est plus respectueux d’attendre que tous soient là, que le corps qui agira soit au complet ».

- Si les congrégations durent peut-on imaginer un conclave court ? Non. Il n’y a pas de lien entre le temps des congrégations et celui du conclave. Des congrégations longues, temps de préparation, ne signifient pas un conclave court, a expliqué le directeur de la Salle de presse du Saint-Siège. « On verra », a-t-il conclue.

- Si la date de l’entrée en conclave était connu jeudi, le Conclave pourrait-il commencer dès vendredi ? Pour le père Lombardi, « ce serait aller un peu vite ». Cela voudrait dire « qu’ils ont fini de recueillir des informations », que leurs réflexions ont abouti. Plus concrètement, les cardinaux doivent encore se transférer à Santa Marta, au sein du Vatican où ils logeront durant le conclave. Enfin, la Chapelle Sixtine où se déroulera le conclave n’est pas prête. Une vidéo réalisée par le CTV, le centre télévisé du Vatican, a d’ailleurs été diffusée pendant la conférence de presse, montrant l’avancée des préparatifs dans la Chapelle Sixtine.

- Ce peut-il qu’il n’y ait pas de Pape pour Pâques ? « Cela dépend du conclave et de l’élection », a expliqué le Jésuite. « Je crois que c’est probable qu’il y en ait un. Mais c’est un désir ou une opinion, pas une certitude ».

- Dans la Chapelle Sixtine, un système pour bloquer les micros espions a-t-il été installé sous le plancher ? S’amusant de cette question, le père Lombardi a affirmé que « sous le plancher, se trouvent sans doute des fils pour l’électricité ». Plus sérieusement, « comme toujours pour ces événements », a-t-il dit, il y a un système de sécurité pour garantir un secret absolu lors du conclave.

- SNAP. Un journaliste affirme que l’association de victimes de prêtres pédophiles, fondée aux Etats-Unis, a publié une liste de noms de cardinaux qu’ils ne souhaitaient pas voir pape. (Parmi eux, les cardinaux Scola , Ouellet ou Sandri). « Avez-vous un commentaire ? », demande la journaliste. « Nous connaissons bien les positions de Snap, mais ce n’est pas à Snap de dire qui doit venir au conclave et de donner des directives. Les cardinaux savent bien tout seul, qui est apte ou non ».