Le candidat du Cardinal Barbarin : un homme solide, un homme de foi, un homme de Dieu
Les cardinaux doivent encore décider de l’entrée en conclave. Aucune date n'est annoncée et
il faudra pour cela attendre l'arrivée de tous les cardinaux à Rome. Les derniers
absents sont attendus dans la journée de mardi.
Mardi matin, deuxième journée
de congrégations générales au Vatican. Les cardinaux, électeurs et non électeurs,
se sont réunis à partir de 9h30, heure de Rome, dans la nouvelle salle du Synode pour
leur troisième réunion de travail à huis clos. Ce sera la seule de la journée. Les
cardinaux ont également décidé de se réunir en congrégation une seule fois mercredi
afin, toujours de discuter des chantiers importants de l’Église et de mieux faire
connaissance entre eux.
Rien ne filtre des congrégations générales. Certains
cardinaux, assaillis par les journalistes qui les guettent aux abords du Vatican,
ont choisi de garder le silence. D'autres ont décidé de communiquer évoquant leurs
attentes pour l'Eglise Universelle, les défis que celle-ci est appelée à surmonter
et les dossiers qu’ils souhaitent voir aborder avant le Conclave.
Le cardinal
Philippe Barbarin, archevêque de Lyon et Primat des Gaules, a accepté de parler à
Manuella Affejee
Dans
cet entretien, le cardinal Philippe Barbarin revient sur les sujets évoqués lors de
ces congrégations générales à huis clos. « Il faut déjà savoir comment va le diocèse
de Rome, car le Pape est l’évêque de Rome ». Ensuite, poursuit l’archevêque de Lyon,
le Pape, c’est « le chef d’Etat du Vatican », « une grande organisation, la Curie
romaine », il faut savoir « comment ça marche ». Après l’affaire Vatileaks, qu’il
mentionne sans difficulté, « il faut quelqu’un qui soit capable de clarifier la situation,
et de mettre les choses en ordre », explique-t-il.
Enfin, ces congrégations
permettent de se faire une idée générale de la situation de l’Eglise dans le monde.
En Europe, on note « de la fatigue et du renouveau », mais il y a aussi ces pays à
majorité musulmane où il y a « une fascination pour le Christ », l’Amérique latine
« bouillonnante », la Chine « un grand mystère ». « On doit nous donner à comprendre
» les différentes réalités de l’Eglise, car « l’Eglise doit être une servante dans
le monde de ce temps », comme le demande le Concile.
"Quand l’Eglise trahit
ostensiblement son Seigneur et l’Evangile, c’est une honte"
Il faut s’ouvrir
au monde, mais certains fidèles souhaiteraient une purification de l’intérieur, souligne
notre journaliste. « C’est vrai », répond aussi sec le Cardinal Barbarin. « L’Eglise,
c’est le corps du Christ prolongé dans le temps et l’espace (…) donc quand l’Eglise
composée de pêcheurs que nous sommes, trahit ostensiblement son Seigneur et l’Evangile,
c’est une honte ». Mais, poursuit le Primat des Gaules, « l’Eglise est interessante
quand elle ne s’occupe pas d’elle ». « Notre mission est de faire passer le message
du Christ, de montrer l’immense cadeau de la miséricorde de Dieu. »
Quelles
qualités pour le futur Pape ?
Enfin quand on lui demande le portrait de
son « candidat », le cardinal Barbarin va à l’essentiel : « Prenez l’Evangile ! Jésus
dit à Pierre "tu es pierre et sur cette pierre, je bâtirais mon Eglise", il faut un
homme solide, pas un tas de boue (sic). Une bonne pierre de taille, capable de tenir
». Autre qualité incontournable, il faut « un pauvre pêcheur qui confirme ses frères
dans la foi », pour qui la transmission de la foi est une priorité. Enfin, il faut
« un homme qui malgré sa médiocrité, ses péchés et sa trahison, aime Jésus ».